Jérôme Williot et la taille de pierre, la passion du geste
Partir d’un bloc brut et inerte à la création d’une œuvre en pierre taillée. C’est ce à quoi s’attèle Jérôme Williot, artisan tailleur de pierre. De la rénovation du patrimoine à la gravure en passant par la sculpture et l’ornementation, le métier offre l’embarras du choix en termes de prestations.


À l’aube de ses trente ans, Jérôme Williot, alors chargé d’étude en environnement, a fait le choix de la reconversion. Passionné d’histoire et habitué du dessin, c’est tout naturellement vers l’artisanat qu’il se tourne. “Je voulais faire quelque chose de mes mains. J’ai réfléchi à plusieurs domaines comme l’ébénisterie, la forge et la pierre. Puis j’ai rencontré différents artisans qui m’ont orienté dans mon choix” détaille Jérôme. C’est à Soignies en Belgique que notre tailleur de pierre a appris toutes les ficelles du métier. Il passe par un apprentissage au Centre de Formation aux Métiers de la Pierre avant de travailler pour plusieurs entreprises sur divers chantiers. Il s’occupe majoritairement de la restauration du patrimoine : églises, cathédrales, hôtels de ville…
Artisan affranchi
En 2014, Jérôme devient indépendant. Il crée son entreprise, OPUS, et installe son atelier chez lui, dans son jardin à Morbecque. Fini les grandes structures spécialisées qui façonnent la pierre en usine, c’est la passion de l’artisanat, celle du geste qui prime. Refaire le piédestal et les ornements d’un vase de style Louis XVI, rhabiller les meules du moulin à vent de Boeschepe, produire des cadrans solaires pour la ville de Mont-Bernanchon… Les chantiers prestigieux se font plus rares mais les prestations sont nettement plus variées. La restauration représente 90 % du travail effectué mais certaines demandes peuvent être plus spécifiques. Le métier de tailleur de pierre permet également de toucher à plusieurs styles d’architecture. “Chaque endroit a sa petite histoire. Quand on intervient sur un chantier, on laisse une trace indélébile de notre passage” s’enthousiasme Jérôme.
Un métier de niche
Pour remplir son carnet de commande, Jérôme a dû développer son réseau en se présentant à plusieurs évènements comme la Journée Européenne des métiers d’arts ou certaines fêtes médiévales. Heureusement pour lui, tailleur de pierre est un métier de niche. Ce secteur de l’artisanat n’a que peu de concurrence et lui permet de travailler pour des particuliers, des professionnels, des collectivités et des associations. “On dit qu’il faut dix ans pour faire un bon tailleur de pierre” indique Jérôme. Il n’a donc plus rien à prouver en la matière