Rien n’aurait pu laisser penser qu’un jour Maïté Defives puisse vivre de sa passion, la lecture. Après des études dans le commerce et le marketing, l’univers de la banque et de l’assurance lui ouvre ses portes et lui prédit un avenir prometteur. Pourtant, une lecture va déclencher un désir insatiable de dévorer chaque livre qui lui tombe entre les mains : un ouvrage d’Eric-Emmanuel Schmitt, « Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran ». Impossible d’en rester là. Le besoin de partager ses découvertes et ses coups de cœur se développe auprès de ses collègues lors de sa vie à Madrid. Puis en 2017, un blog prend le relais et accueille des chroniques sur les bonnes et mauvaises surprises des dernières lectures de Maïté.
Un compte Instagram dédié à la littérature s’ajoute aux moyens d’échanger. « MademoiselleLit » voit le jour et l’engouement du public ne tarde pas à se faire sentir. Un succès qui la mène là où elle est aujourd’hui, au sommet de toutes les influenceuses littéraires de France. Une bookstagrameuse accomplie qui enchaîne les partenariats avec différentes maisons d’édition pour son plus grand bonheur et celui de sa communauté. Aujourd’hui, c’est plus de 73 000 personnes qui la suivent tous les jours dans l’attente d’une nouvelle chronique.
Comment vous définissez-vous ?
Je suis blogueuse et influenceuse littéraire. Comme une influenceuse mode ou beauté, mais je me dirige uniquement vers les livres. On parle aussi de bookstagrameuse.
D’où vient le succès de votre activité ?
J’aime la littérature très généraliste. Je lis de tout et je pense que n’importe quel lecteur va pouvoir s’identifier en arrivant sur mon compte Instagram. Je lis beaucoup de littérature blanche et française d’auteurs assez connus du grand public. Il y a aussi l’omniprésence sur les réseaux. J’y ai consacré tout mon temps personnel, tous mes week-end pendant de nombreux mois.
Qui sont vos abonnés ?
Je suis suivie par 80 % de femmes entre 18 et 35 ans.
Avec quels éditeurs travaillez-vous ?
Je travaille beaucoup avec Fleuve éditions. On a même créé un club de lecture dont je suis l’ambassadrice. Chaque mois, avec une dizaine de blogueuses nous lisons le même livre et lorsqu’il sort, nous partageons notre ressenti sur les réseaux sociaux pour que les lecteurs puissent comparer les avis. Je travaille aussi avec les éditions Jean-Claude Lattès, le label La Grenade et plus succinctement, les éditions Jouvence, un très gros partenaire. Je peux être missionnée de manière ponctuelle avec Pocket Jeunesse.
Comment se déroule la journée d’une influenceuse littéraire ?
Les journées changent beaucoup. Je travaille sur le blog, je trouve des sujets pour des articles ou je partage une chronique sur une lecture. L’après-midi est dédiée à la rédaction de chroniques pour le blog. Je termine toujours ma journée en me plongeant dans un livre pendant deux heures. Tout ça, entrecoupé d’interactions avec ma communauté.
Vous avez sorti un bullet agenda. Quel est le concept ?
C’est un objet livresque pour garder une trace sur long terme de nos lectures. Il prend la forme d’un agenda dans lequel je glisse tous mes conseils de lecture sur l’année en fonction des périodes. Il y a des jeux et des pages ludiques. Chaque semaine, vous avez une suggestion littéraire, un challenge ou une info.
Organisez-vous des ateliers ou des conférences ?
Oui, j’ai beaucoup travaillé sur les salons du livre. Avant le Covid-19 j’avais lancé les petits déjeuners de MademoiselleLit, un club de lecture sur Paris dans un café littéraire. On se réunissait avec mes abonnés chaque mois. On proposait un thème évoqué dans nos lectures. Par exemple, le mensonge, l’homosexualité, la musique… Les ateliers continuent sous forme de live sur Instagram.
LES GOÛTS DE MAÏTÉ
Quelles sont les meilleures conditions pour lire un livre ?
Un canapé, un plaid et un thé chaud. Ça fait mon bonheur et je peux rester des heures juste avec ça.
Quel est votre coup de cœur le plus récent ?
« Ce cœur changeant » d’Agnès Desarthe. Ça réunit tout ce que j’aime en littérature : un destin de femme au début du vingtième siècle.
Un auteur de la région que vous appréciez ?
Grégoire Delacourt. Ça me rappelle mes années dans le Nord. On y retrouve Dunkerque, la plage de Malo-les-Bains…
Quelle est votre citation favorite ?
Celle d’Oscar Wilde : « Il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles ».
Les thématiques qui vous plaisent le plus en littérature ?
Quand ça mêle fiction et réalité. J’aime pouvoir m’identifier et m’ancrer dans l’univers que l’on me propose comme la Belle Époque à Paris et sa liberté artistique. « Gabriële » de Anne et Claire Berest est mon plus gros coup de cœur sur ce thème-là.