Les élus du Pas-de-Calais veulent construire leur projet de mandat avec les habitants
Les élus du Conseil départemental ont acté le principe de solliciter les habitants du Pas-de-Calais pour co-construire le projet de mandat 2022-2027. Ils ont aussi abordé les grandes orientations du budget primitif pour l’an prochain.


Donner la parole à tous pour construire le projet de mandat 2022-2027, c’est l’idée portée par Jean-Claude Leroy, le président du Conseil départemental du Pas-de-Calais. À l’occasion de la séance plénière qui se tenait ce lundi, les élus ont acté le lancement de cette démarche qui va se traduire par des concertations aux formes diverses qui se tiendront durant le premier trimestre 2022.
Le président Leroy a détaillé les trois pactes qui seront formalisés : le premier dédié aux solidarités humaines, le deuxième aux réussites citoyennes, le troisième aux solidarités territoriales. Trois axes les complètent, en faveur de l’enfance et de la jeunesse, de l’environnement, et du lien social.
« Intelligence collective »
« Plus que jamais, je crois à la force du collectif, de la co-construction et du dialogue social, assure Jean-Claude Leroy. C’est cette intelligence collective qui doit s’incarner dans les différents pactes que nous mettrons en œuvre ». Il prône cette « démarche qui se veut ouverte et collaborative » : « Une démarche impliquant chaque élu de cette assemblée mais aussi les agents de notre collectivité, les syndicats, nos partenaires associatifs et institutionnels et bien évidemment la population du Pas-de-Calais ».
Au cours de cette même séance plénière, les élus départementaux ont abordé le débat d’orientation budgétaire 2022 présenté par Daniel Maciejasz, le vice-président chargé des finances. L’investissement doit se maintenir avec une enveloppe de 170 millions d’euros.
Les DMTO (droits de mutation à titre onéreux, liés au marché immobilier) ont augmenté encore, avec 160 millions d’euros cette année. « C’est une bonne nouvelle pour le Département, constate Jean-Claude Leroy. Moins pour les gens qui habitent le littoral et qui n’ont plus les moyens de se loger ». Pour autant, la majorité départementale estime que l’institution « a besoin de plus de stabilité » : « Les Départements sont en demande de la juste compensation, martèle Jean-Claude Leroy. Depuis la création du RSA, le Pas-de-Calais serait complètement désendetté si l’État s’acquittait du reste à charge ».
L’opposition, Rassemblement national comme Union pour le Pas-de-Calais, a regretté le manque de détails sur les investissements à venir et les montants des travaux déjà engagés. Le vote du budget se tiendra le lundi 24 janvier prochain.
L’État relancé sur le Bassin Minier
Jean-Claude Leroy et les élus du Pas-de-Calais ont profité d’une délibération consacrée à l’Engagement pour le Renouveau du Bassin Minier (ERBM) pour rappeler à l’État les engagements qu’il avait pris en 2017. Ce sont 1,2 million d’habitants de 251 communes dans le Nord et le Pas-de-Calais qui sont concernés, en particulier par la réhabilitation des logements et des espaces publics.
« Le Département a été pleinement au rendez-vous », a insisté le socialiste Laurent Duporge, vice-président en charge des enjeux métropolitains et du renouveau du Bassin minier. Les chantiers d’insertion ont été nombreux. Mais les élus pointent les carences financières de l’État. « On ne respecte pas notre population », assène le communiste Jean-Marc Tellier, vice-président en charge de l’insertion et du RSA.
Le président Jean-Claude Leroy a proposé l’envoi d’une lettre commune, signée par l’ensemble des présidents de groupe, au président de la République pour manifester les inquiétudes soulevées pendant les débats de ce lundi.
25 emplois créés pour la Protection de l’enfance
Face aux difficultés croissantes rencontrées par le secteur de la Protection de l’enfance, le Conseil départemental a décidé de créer 25 emplois non permanents, une des quinze mesures d’urgence prises par l’institution. L’augmentation du nombre d’enfants a notablement augmenté ces derniers mois. « C’est la première pierre d’un vaste chantier », a indiqué Daniel Maciejasz. Des réformes structurelles sont annoncées pour le début de l’année prochaine par le président Leroy.