Carburant : le Nord interdit le remplissage de jerricans et de bidons dans les stations-service
La vente de carburant est interdite dans le Nord « dans tout récipient transportable », sauf exception.
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Un mouvement social chez TotalEnergies provoque des difficultés d’approvisionnement en carburant dans les stations-service du département, prévient la préfecture du Nord. « La situation est suivie très étroitement par les servies de l’État afin d’approvisionner en carburant de manière prioritaire les secteurs et professions connaissant des tensions, notamment en mobilisant les autres dépôts de la région ».
Afin d’éviter des phénomènes d’achats préventifs, préjudiciables au bon fonctionnement des stations-service, Georges-François Leclerc, préfet des Hauts-de-France, préfet du Nord, a décidé d’interdire la vente, l’achat, la distribution et le transport de carburant dans tout récipient de type jerrican ou bidon sauf nécessité dûment justifiée par le client et vérifiée, en tant que de besoin, avec le concours des services de police et de gendarmerie locaux.
Les exploitants des stations-service, notamment celles qui disposent d’appareils automatisés permettant la distribution de carburant, doivent prendre les dispositions nécessaires pour faire respecter cette interdiction. Des discussions sont en cours avec TotalEnergies pour rétablir une situation normale, précise la préfecture. Le préfet en appelle au civisme et à la responsabilité de chacun et préconise un comportement citoyen pour assurer la satisfaction des besoins de tous.
La préfecture n’indique pas jusqu’à quand l’arrêté est valable, contrairement au Pas-de-Calais, qui a aussi prévenu ce mercredi 5 octobre d’une interdiction de vente de carburant dans des jerricans ou bidons, jusqu’à vendredi.
Hazebrouck : les automobilistes se ruent sur les stations-service
Avec la grève des dépôts pétroliers et les craintes de pénurie, les stations-service hazebrouckoises ont été prises d’assaut ce mercredi. Une ruée qui provoque longues files d’attente, vidage des cuves et quelques tensions aux abords des points de réapprovisionnement.
Le sujet fait débat jusque dans la friterie située à côté de la station-service de Leclerc. « Certains font la queue pour mettre 10 euros d’essence, c’est n’importe quoi » pouvait-on entendre parmi les reproches adressés.
Il faut dire que la, empiétant allégrement sur la rue de l’Épeule et même rue de Merville. Une situation qui provoque quelques tensions comme nous l’explique Romain, venu faire le plein de sa voiture : « J’en ai vu deux ou trois s’engueuler pour avoir pris la place de l’un etc. Faut être patient, ça fait vingt minutes que je suis là. » Mais hors de question pour lui de céder à la psychose : « Ah je fais le plein parce que je n’ai plus assez pour rentrer chez moi là. Au prix du litre, je mets vraiment quand je n’ai pas le choix », sourit ce métallurgiste. « Mais je comprends les gens, certains ont des rendez-vous ou travaillent et donc c’est problématique pour eux », poursuit celui qui a profité de son jour de repos pour venir remplir le réservoir.
Justement parmi ceux qui en ont le plus besoin, le personnel hospitalier est en première ligne. Claire, salariée à l’hôpital d’Hazebrouck est venue avec une camionnette de service : « Ça fait plus de trente minutes que j’attends, révèle celle qui s’approchait enfin du Graal. La direction nous a donnés comme consigne de refaire le plein de tous les véhicules utiles pour éviter les problèmes. Le mien était presque à sec mais même ceux à mi-réservoir devaient aller à la station. »
La station-service de l’Elan a enlevé les prix de son panneau d’affichage pour indiquer qu’elle ne possédait plus de carburant.
Une ruée cumulée aux difficultés d’approvisionnement des stations-service qui .
Chez Élan, boulevard de l’Abbé-Lemire, Martine est bien seule derrière son comptoir. À la question, comment faites-vous pour gérer la situation, la réponse fuse, désabusée : « C’est la merde. »
Salariée de la station, elle n’a plus que du Sans-Plomb 95 à proposer. Elle interrompt brièvement la conversation pour répondre au téléphone : « Non désolé, on n’a plus que du Sans-Plomb 95. Je n’ai aucune idée de quand je serai réapprovisionnée ». Un message qu’elle répète inlassablement à longueur de journée car le cœur du problème est bien là : la date de remplissage des cuves. «
En tant normal, on appelle, le camion vient et c’est réglé. Là, je n’ai aucune visibilité. C’est le bonheur si un camion-citerne arrive mais aucune idée de quand. »
La station de l’Elan était bien calme alors, qu’à quelques centaines de mètres de là, les voitures affluaient à Leclerc.
Elle en profite pour pointer du doigt le cercle vicieux crée par ces difficultés : « Ça fait huit jours qu’ils sont en grève et là soudainement tout le monde est en panique depuis deux jours. Donc les gens assaillent les stations et créent la pénurie car il y a des difficultés mais jusque-là, ça allait. » En attendant, elle gère le garage mitoyen. Lui, au moins, ne pose pas problème.
La galère pendant 20 à 25 jours ?
La station de Super U rue Notre-Dame est elle aussi à sec. « Nos livraisons sont rationnées », confie Marius Wilpotte, le patron du supermarché. « On pourrait s’approvisionner plus loin mais je préfère refuser que d’augmenter les prix. » Il pointe du doigt la grève des raffineries et les réductions appliquées chez Total qui provoquent un « sur-volume ». «
On galère depuis une semaine. Le réapprovisionnement se fait de façon aléatoire »
D’après Marius Wilpotte, cette situation pourrait durer entre 20 et 25 jours.