L’édito du 26 avril : Tintamarre, tintamarre…


Marabout, marabout… L’inventivité c’est inné. Chez les opposants à la réforme des retraites, l’innovation se traduit par l’usage détourné d’ustensiles de cuisine. Après 12 journées de mobilisation et de nombreuses procédures législatives et judiciaires, la réforme des retraites proposée par le gouvernement est finalement passée. Il fallait donc se douter du mécontentement retentissant des manifestants.
C’est alors qu’a pris le mouvement des « casserolades ». Dans un premier temps, l’idée était de faire un maximum de bruit durant l’allocution d’Emmanuel Macron le 17 avril. Un véritable tintamarre qui n’a pas manqué de secouer l’audition des riverains de la Grand rue de Boulogne. Ce faisant, le mouvement se poursuit avec toujours autant de bruit. J’ai beau comprendre la grogne, j’émets toutefois des réserves sur ce moyen d’expression pour le moins archaïque. Mis à part casser les oreilles de leurs concitoyens, les manifestants passent à côté de leur recette… C’est sous les fenêtres de l’Élysée qu’il faut taper de la marmite.
Les seuls gagnants de cette croisade métallique et sonore sont les prothésistes auditifs. Bien que la liberté d’expression soit un des fondements constitutionnels majeurs de notre pays, les « casserolades » la représentent bien mal… Alors qu’installer un bout de chemin de fer devant la sous-préfecture, c’est quand même plus inventif. Pour le bien de notre audition et de votre temps, rangez votre batterie de cuisine. On vous dira merci.
Louis NAM