Retour vers le Boulogne des années 60 !


Boulogne 60’s vous permettra de découvrir, à travers photographies et films d’époque, quelle était réellement la vie à Boulogne dans les années soixante, entre optimisme, grands travaux et envies de changement. « C’est une exposition qui sera en complète interaction avec le public, souligne d’emblée Karine Berthaud, directrice du service des Archives municipales. On s’adresse là en partie à des personnes qui ont vécu cette époque et qui vont forcément réagir en voyant les photos. Les souvenirs vont remonter, les anecdotes être échangées... »
Pour trouver les photos les plus intimes, celles qui touchent à la famille, les archivistes ont aussi cherché des documents et des souvenirs auprès de leurs proches. Et pour encore mieux s’immerger dans la vie de l’époque, le décor d’un intérieur a été soigneusement reconstitué.
De A comme Aménagements...
L’exposition a été conçue comme un Abécédaire et se déroule donc de A jusque Z avec une thématique par lettre. On passe de A comme Aménagements urbains à Z comme Zweibrücken etc. en passant par J comme Jeunesse, M comme Manifester…Cette exposition vous invite à faire un voyage dans le temps pas si lointain, il y a à peine 60 ans, et pourtant ce voyage peut se monter dépaysant.
Le contexte
Au cœur des Trente Glorieuses, les années soixante sont celles de tous les possibles. Mais elles sont aussi celles de la fin de la guerre d’Algérie, de la montée des mouvements sociaux à travers le monde. Celles où la femme est majoritairement cantonnée à demeurer maîtresse de maison. Celles où l’on travaille à 14 ans dans des conditions difficiles.
À Boulogne-sur-Mer, elles sont aussi celles d’une vie dans les travaux, avec les dernières grandes reconstructions, avec le détournement de la Liane et les modifications urbaines considérables qui y sont liées. «En fait, dans les années 60 les boulonnais ont vécus plus d’une dizaine d’années dans les travaux, explique Karine Berthaud. Ils ont dû littéralement s’adapter.» Cette dernière nous fait d’ailleurs remarquer que lorsqu’on regarde les grands travaux entrepris aujourd’hui dans la ville (aménagements des berges de la liane, destruction des Viaducs), on constate qu’on est en train de revenir sur ce qui avait été fait 60 ans plus tôt.
Le détournement de la Liane
Inscrit dans le plan de reconstruction de Pierre Vivien, le détournement de la Liane est l’un des plus grands chantiers boulonnais d’après-guerre. Les travaux débutent en 1952 avec la reconstruction et l’élargissement du pont de la Lampe – rebaptisé pont de l’Entente-Cordiale – suivis en 1955 par la construction du viaduc ferroviaire et en 1958 par celle du viaduc Jean-Jacques Rousseau.
Ils s’achèvent 10 ans plus tard, redressant en ligne droite le cours du fleuve, qui longeait jusque-là le boulevard Daunou de manière curviligne. En effet, si le projet implique la construction de nouvelles voies de communication entre les deux rives, il suppose surtout le creusement d’un nouveau lit et le remblaiement de l’ancien avec le déplacement de plusieurs tonnes de terre.
Sur l’ancien lit – soit une parcelle de 20 hectares - peuvent ainsi être aménagés de nouveaux quartiers d’habitation. L’ampleur des travaux témoigne du gigantisme du projet qui modifie complétement une partie du paysage urbain de la ville.