Le Premier ministre britannique en soins intensifs
La santé de Boris Johnson, malade du Covid-19, s’est brutalement dégradée : le Premier ministre britannique est en soins intensifs mardi, alors que la décrue espérée de la pandémie ne s’est pas vraiment confirmée en Europe.
La santé de Boris Johnson, malade du Covid-19, s’est brutalement dégradée : le Premier ministre britannique est en soins intensifs mardi, alors que la décrue espérée de la pandémie ne s’est pas vraiment confirmée en Europe. L’inquiétude est forte au Royaume-Uni, après l’admission de son dirigeant dans une unité de soins intensifs lundi soir.
« Le Premier ministre a reçu un soutien en oxygène et il reste sous étroite surveillance », mais il n’a « pas été placé sous respirateur », a indiqué le ministre d’État Michael Gove, sur la radio LBC. La nouvelle « illustre à quel point ce virus ne fait aucune différence entre les gens. N’importe qui, où que ce soit, y compris les plus privilégiés dans notre société, peut être affecté et tomber gravement malade », souligne Linda Bauld, professeur de médecine de l’université d’Edimbourg.
Le conservateur, âgé de 55 ans, est le seul chef d’État ou de gouvernement d’une grande puissance à avoir contracté la maladie, qui a fait plus de 73 000 morts dans le monde.
Prié « de le remplacer là où nécessaire », le chef de la diplomatie Dominic Raab s’est engagé lundi à agir pour « vaincre le coronavirus » durant la période d’hospitalisation de son chef : avec plus de 50 000 personnes testées positives et 5 373 décès, le Royaume-Uni est devenu l’un des pays d’Europe les plus durement touchés.
Des messages de soutien ont afflué de toutes parts, du côté des Européens ou de Donald Trump, qui a souhaité un prompt rétablissement à son « très bon ami ».
Pourtant, l’Europe, le continent le plus frappé par la pandémie, espérait une confirmation de la lueur d’espoir du week-end, lorsque le nombre de décès avait baissé dans les deux pays en première ligne, l’Italie et l’Espagne.
Fin de la quarantaine proche à Wuhan
Mais si la tendance s’est poursuivie en Espagne, le bilan est reparti à la hausse en Italie lundi, avec 636 décès supplémentaires en 24 heures dans le pays le plus endeuillé au monde (plus de 16 500 morts). Et la France a aussi annoncé un nombre important de décès, 833 de plus, soit 8911 depuis début mars.
En revanche, la Chine n’a recensé aucun nouveau décès quotidien pour la première fois depuis que sont publiées les statistiques de victimes du coronavirus. À Wuhan, berceau de l’épidémie, les restrictions à la sortie de la ville doivent être levées mercredi, deux mois et demi après la mise en quarantaine de la métropole de 11 millions d’habitants.
Mais seules les personnes en bonne santé seront autorisées à quitter la ville du centre de la Chine, même si la capitale, Pékin, reste fermée aux voyageurs originaires du Hubei, la province de Wuhan. Le voisin japonais, de son côté, devrait entrer dans l’état d’urgence mardi, dans sept régions de l’Archipel, dont Tokyo, une mesure assortie d’un plan d’aide à l’économie de 915 milliards d’euros.
La chancelière allemande Angela Merkel a souhaité une Union européenne plus forte, admettant que le bloc des 27 faisait face « à sa plus grande mise à l’épreuve » depuis sa fondation. Elle doit devenir plus « souveraine », notamment dans la production de masques sanitaires, qui proviennent aujourd’hui majoritairement d’Asie et font l’objet d’une guerre commerciale sans pitié, voire de trafics.
Angela Merkel a exigé « plus d’Europe, une Europe plus forte et une Europe qui fonctionne bien ».
Pas « le moment de se relâcher »
Les ministres européens des Finances devraient d’ailleurs surmonter leurs divisions et réussir à s’entendre mardi sur de premières mesures économiques communes face au coronavirus, même si elles ne devraient pas aussi ambitieuses qu’espérées par Paris, Rome et Madrid.
L’idée d’un « fonds de solidarité » capable d’émettre de la dette commune aux États membres, continue, en effet, de susciter l’hostilité de l’Allemagne et des Pays-Bas.
Un débat mondial s’esquisse aussi déjà sur le « déconfinement », suscitant la crainte qu’il soit moins bien respecté chez les près de quatre milliards de personnes, soit plus de la moitié de l’humanité, aujourd’hui contraintes ou appelées par leurs autorités à rester cher elles.
L’Autriche a évoqué un assouplissement progressif de ses règles de confinement à partir du 14 avril. Le chancelier Sebastian Kurz a souhaité « une remise en marche par étapes », tout en appelant la population à conserver « la plus grande discipline ».
La République Tchèque a également annoncé un allégement des mesures pour Pâques.
Mais Andrew Cuomo, gouverneur de l’État de New York, épicentre américain de l’épidémie, a prolongé jusqu’au 29 avril les mesures de confinement, jugeant que ce n’était pas encore « le moment de se relâcher ».
À New York se pose dorénavant la question du sort réservé aux morts, toujours plus nombreux. Au point que la possibilité de devoir procéder bientôt à des « enterrements temporaires » dans un parc, pour soulager des pompes funèbres débordées, a même été évoquée.