Intervention de police tendue au Jardin du gouverneur à Arras[Vidéo]
Dans la nuit de vendredi à samedi, une opération de maintien de l’ordre a donné lieu à une échauffourée entre jeunes et policiers


Ils avaient pris leurs habitudes au Jardin du gouverneur depuis quelques jours.
Vendredi soir, Alexandre y a retrouvé sa bande d’amis : « On était une dizaine. On s’y rend parce que les cafés sont fermés. Il y avait pas mal de monde. » Un groupe parmi d’autres qui se disséminent dans ce parc de six hectares depuis bientôt deux semaines. D’après la police, l’affluence se portait à une centaine de personnes vendredi soir.
L’atmosphère y est décrite comme « festive » par le jeune homme. « Mais, il y avait de plus en plus de monde, racontent deux jeunes filles présentes ce soir-là. Puis, il y a une bagarre entre deux groupes. » De source policière, un groupe en aurait exaspéré un autre, en le visant avec un pointeur laser. « Là, c’était comme quand il y a une bagarre dans un lycée, explique une Arrageoise de 22 ans. Tous les groupes se sont rapprochés pour voir ce qui se passait. On était bien une cinquantaine. »
« Les collègues ont fait face à des individus hostiles »
C’est dans cette ambiance que des fonctionnaires de police interviennent, vers 1 heure du matin. « Les collègues ont fait face à des individus hostiles », assure-t-on du côté du commissariat d’Arras. « Ils sont allés vers l’attroupement et ont dégagé tout le monde sans chercher à comprendre. Ils ont même lâché les chiens », affirment les jeunes filles présentes au moment des faits. Une attitude qui les a choquées mais que l’on défend du côté du commissariat d’Arras : « Ces interventions sont très compliquées car l’on fait face à beaucoup d’hostilité. On peut se montrer fermes et intimidants pour disperser un attroupement. »
Les images captées par cette vidéo en témoignent.
« Les policiers ont gazé plein de personnes »
Alexandre décrit la scène à laquelle il assure avoir assisté : « Les policiers ont poussé et gazé plein de personnes. Ils ont lâché les chiens même sur des filles. Ils ont mis un coup de matraque et un coup de pied à un ami qui était par terre. » De leur côté, les forces de l’ordre assurent avoir reçu des insultes et essuyé des jets de cannettes.
Ces scènes qu’il raconte, Alexandre tente de les filmer. « Mais un policier m’a vu. Il est venu vers moi et m’a mis un coup de matraque sur le poignet. Depuis j’ai une entorse et les ligaments ont été touchés. » Dix jours d’arrêt de travail pour ce jeune homme de 20 ans. La patrouille embarque un de ses amis « pour ivresse manifeste ». Il finira la nuit en dégrisement.
S’il garde une certaine rancœur suite à ces événements, Alexandre n’envisage pas de porter plainte : « Même s’il y a des témoins. Je n’ai pas d’images convaincantes. C’est une situation compliquée. »
Le samedi et le dimanche soir, d’autres opérations de sécurisation ont été menées dans ce parc par les forces de l’ordre. La nuit de samedi a été plus calme mais marquée par deux interpellations et par le transport de deux blessés vers le centre hospitalier d’Arras.