Une balade avec Virginie Buyse, greeter à Arras

Virginie Buyse est arrageoise d’origine. Il y a dix ans, elle s’est tournée vers le tourisme et a ouvert une maison d’hôtes : Plumes & coton, à Écurie, une petite commune qui borde la ville. Devenir greeter était un complément logique à cette reconversion. Favoriser les échanges culturels et amicaux entre les individus comme le prône la philosophie des Greeters, c’était dans ses cordes.

Sur Arras, elle se partage la tâche avec Emilie Bigorne. Son parcours s’intitule : « de place en place, de quartier en quartier ». Dans l'intimité du détail Pour découvrir le cœur de la capitale du Pas-de-Calais dans le détail, il suffit d’utiliser ses pieds. Et de suivre Virginie.

Elle m’a donné rendez-vous au parking du Crinchon à l’entrée de la ville. Il présente l’avantage d’être grand et gratuit. Elle me souhaite la bienvenue, me briefe sur le parcours et me demande si ça me convient. «À partir d’ici, vous pouvez rejoindre le centre d’Arras en quelques minutes, m’apprend-elle. Mais je préfère commencer par les petites places et les rues moins connues des touristes mais qui regorgent de très belles maisons, et autant d’histoires à raconter. »

Les greeters ne sont pas des guides-conférenciers, ils le précisent bien d’ailleurs, s’excusant d’être parfois approximatifs sur les dates. «Je lis beaucoup et je me renseigne quand je bute sur un sujet », souligne Virginie.

Les visites sont généralement interactives, orientées selon les questions des visiteurs. Elle m’emmène vers la place de l’Ancien Rivage. Au Moyen-Âge, la Scarpe bordait cette place, on y déchargeait les marchandises arrivées par péniches. Mon guide me désigne du doigt un cartouche : une pierre insérée sur la façade d’une maison. « Regardez ! Ici on voit une Belandre (un bateau), ça signifie que cette maison appartenait à un marchand ou un armateur. C’est amusant de les chercher ! »

La balade se poursuit vers la cathédrale et l’imposante abbaye Saint-Vaast, fondée au VIIe siècle et à l’origine de la cité médiévale. De vieilles maisons entourent l’abbaye, quelques-unes étant encore dans leur jus. « Après avoir été longtemps négligée, Arras a changé de visage ces dernières décennies. Ça lui fait du bien ! », précise Virginie. « Cette rue là-bas était célèbre ! Elle me montre une petite rue et une maison qui ne paye pas de mine, au 12, de la rue Désiré-Bras. À l’intérieur, un théâtre avait été aménagé. » Elle égrène ainsi les anecdotes, et les personnes célèbres qui ont vécu à Arras. Puis elle me guide de place en place (Arras en compte 7), avec un détour par la maison des sœurs Delemer. Au XVIIIe siècle, ce sont elles qui ont créé la fabrique de porcelaines au fameux décor bleu d’Arras.

«Regardez aussi au sol me dit-elle, il y a plein d’infos ! » Le chemin des pèlerins de Compostelle, et des « clous » qui permettent aux touristes de découvrir seuls et à leur rythme les spots touristiques.

Au terme de notre déambulation, nous arrivons sur la Grand’Place pour y admirer les alignements des hautes et superbes maisons aux pignons baroques flamands. « C’est le cœur battant de la cité ! On peut y faire le plein de spécialités locales pendant le marché, ou s’attabler aux tables des restaurants à l’ombre des arcades. » Nous continuons par la « petite place » et regagnons le parking qui, c’est vrai, n’est qu’à quelques minutes de là. Trois heures se sont écoulées. Maintenant, grâce à Virginie, je connais le centre d’Arras et je peux revenir tranquillement profiter de la ville, et aller vers l’essentiel.

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Les bonnes adresses de Virginie

• La petite maison bleue (pâtisserie et confiserie). On y trouve les rats en chocolat et les biscuits cœurs d’Arras,

• La Prairie : fromagerie où on y trouve Le Cœur d’Arras,

• L’Arras’in : microbrasserie où on y trouve exclusivement des bières d’Arras du brasseur,

• L’œuf ou la poule : cuisine maison, fraîche avec des produits locaux. Gabriel a gagné le concours Badoit avec son œuf parfait et a ouvert son restaurant, • Le Carpe Diem : spécialités locales,

• Le Mezzaluna : spécialités Méditerranéennes végétales,

• Le Foucrèpes : spécialité sucré sale de crêpes,

• Le Yummy’s : burgers maison,

• Couleur des champs : cuisine maison, spécialités locales.

Le saviez-vous ?

Pourquoi évoque-t’on les rats à Arras ?

Après un long siège, les troupes de Louis XIII s’emparent de la cité artésienne, alors espagnole, le 9 août 1640. Ils découvrent une inscription ironique laissée par les Hispaniques : « Quand les Français prendront Arras, les souris mangeront les chats ». Les soldats répondent sur le même ton de la provocation en effaçant une seule lettre, ce qui devient : « Quand les Français rendront Arras, les souris mangeront les chats ». Arras est restée française, et les rats s’en donnent à cœur joie ! La Fête des Rats, aujourd’hui disparue, rappelait cette page amusante de l’histoire arrageoise. Sur la Grand’Place, si vous cherchez bien, il y a des rats sculptés dans les bas-reliefs.

A quoi sert ce crochet ?

Cet anneau de métal pris dans la pierre servait à accrocher sa monture devant chez soi. La place de parking de l’époque quoi. Pratique !

Un musée exceptionnel

Depuis 2012 le musée entretient un étroit partenariat avec le Château de Versailles. Ce qui lui vaut d’accueillir de prestigieuses expositions telles « Roulez carrosses », « Le château de Versailles en cent chefs-d’œuvre » ou encore « Napoléon, Images de la légende ».

La Ravaudière

Cette papèterie était une mercerie il n’y a pas si longtemps et cette mercerie a servi de décor pour le film « La liste de mes envies » sorti en 2014. Une adaptation du best-seller de Grégoire Delacourt qui avait choisi Arras pour décor.