Covid-19: le Pas-de-Calais ne sera pas la base arrière des fêtards lillois
Samedi 17 octobre, le préfet du Pas-de-Calais, Louis le Franc, a confirmé ce qu’il avait annoncé durant la semaine. À partir d’aujourd’hui, les bars du département fermeront à 22 heures. Une mesure parmi d’autres dans l’arsenal mis en œuvre au plan national pour casser la propagation de Covid-19, en pleine progression.


La mesure est ferme et le message clair. Si dans la Métropole Lilloise certains se disent qu’ils pourront contourner le couvre-feu en venant faire la fête dans les bars du Pas-de-Calais voisin, c’est raté.
Dès ce soir, les bars sont sommés de fermer à 22 heures. Le préfet Louis Le Franc en a pris la décision dans un arrêté paru dans la foulée du décret national tombé pendant la nuit et portant sur « les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire ».
Axe Arras-Bassin minier : le cœur de l’épidémie
Louis Le Franc assène : « Le cœur de la pandémie dans le Pas-de-Calais, c’est l’axe Arras-Bassin minier. Et ça s’étend. Pourquoi ici ? Parce que nous sommes aux portes de Lille. Donc dès ce soir (NDLR : samedi 17 février), nous voulons éviter un effet de transfert depuis Lille vers notre département. »
Le nombre de contaminations en hausse constante
Avec un taux d’incidence de 191 cas pour 100 000 habitants, notre département n’est pas parmi les plus impactés par le Covid. Au demeurant, le virus est en pleine expansion. À ce jour, près de 180 personnes sont hospitalisées, dont une vingtaine en réanimation. À titre de comparaison, le nombre de patient pris en charge par le Groupement Hospitalier de l’Artois (GHT de Béthune-Lens-Hénin) a été multiplié par deux en dix jours. Il est désormais de 60 personnes (source GHT).
Bollaert : 1 000 en tribunes
Dans le détail des mesures annoncées par le préfet du Pas-de-Calais, on retiendra que les restaurants peuvent continuer à fonctionner jusque 0h30.
Les mesures se durcissent sur la voie publique. Les rassemblements de plus de 6 personnes sont interdits. Les établissements recevant du public devront assurer un espace de 4 m² entre deux personnes.
Dans les enceintes sportives, la jauge public est désormais établie à 1 000 personnes. Fini donc les 5 000 au stade Bollaert. Piscines et salles de sport restent ouvertes, sous couvert d’un protocole sanitaire adéquat.
Cimetières et mariages
Dans les cinémas et les théâtres, chaque siège occupé sera encadré de quatre places vides (un siège sur deux occupé par rangée et entre les rangs). Marchés couverts ou en extérieur devront également respecter des mesures de distanciation sociale renforcées.
L’organisation des brocantes reste autorisée, là encore sous réserve d’un protocole sanitaire strict, validé par les services préfectoraux.
L’accès aux cimetières, notamment lors de la Toussaint, fera l’objet d’une jauge stricte. « Si les maires ne se sentent pas en mesure de la faire appliquer, ils pourront faire appel aux services de police et de gendarmerie », signale Louis Le Franc.
Du côté des mariages, les règles se durcissent aussi. Pour ce week-end, des festivités de ce type organisées dans des salles des fêtes par exemple, ne pourront réunir que trente convives maximum. À partir de lundi, apéritifs et repas de mariage seront interdits.
« J’ai vu des jeunes de 25 ans en réanimation »
Pas de couvre-feu donc chez nous. Une étape qui interviendrait comme en Ile-de-France et dans huit grandes métropoles, si le niveau d’alerte grimpait trop fortement. À ceux qui prévoient d’organiser des fêtes dans le cadre privé, Louis Le Franc rappelle : « Ce n’est pas parce qu’on a 25 ans qu’on est invincible. J’ai vu des jeunes de cet âge en réanimation pendant trois semaines. Et ceux qui ne se protègent pas prennent le risque de contaminer les plus âgés. »
Lire aussi le détail de l’arrêté préfectoral :