David Patin, médecin en service réanimation à l’hôpital de Boulogne : « Le masque est comme un gilet pare-balles »

Comment ce virus circule-t-il ?
On constate des cas de contamination dans les cercles familiaux, amicaux. Il arrive que des membres d’une même famille soient hospitalisés en même temps. La solution, nous l’avons, elle passe par la responsabilité individuelle.
Et la manière d’agir, on la connaît...
On entend des discours discordants, mais le temps n’est pas au débat, il est à la prudence. S’il y a une meilleure méthode, on pourra en discuter après. Pour le moment, il y a urgence. Il faut suivre ce qui est dit pour contrer l’épidémie. Si on évite de submerger les hôpitaux, le bateau tiendra. Pour que ça tienne, il faut que la population nous aide. La première des choses à appliquer, c’est 1,50 m de distance sociale.
Et le masque ?
Le masque est comme un gilet pare-balles. C’est la meilleure protection quand on n’a pas d’autre choix que d’y aller. Et il ne faut pas minimiser l’importance des mesures d’hygiène: se laver les mains le plus souvent possible, ne pas se toucher le visage ou le masque quand on le porte.
Quel est votre regard sur la 2e vague ?
Au printemps, on a eu la chance d’être confinés avant l’arrivée des premiers cas. Cette fois, ils étaient déjà là. On est plus touchés. Le service est très chargé.
Quelle est la moyenne d’âge en réa ?
Vous répondre, ce serait donner une information biaisée. Les patients présents sont ceux qui ont la capacité physiologique de supporter la lourdeur des soins de réanimation.
En êtes-vous à devoir faire des choix compliqués de patients ?
Non, on n’en est pas là à Boulogne. L’enjeu du respect des gestes barrières, y compris avec ses proches, c’est justement d’éviter d’en arriver là.
Peut-on comparer la Covid à une grippette?
Clairement, ça n’a rien à voir. Il y a des formes asymptomatiques ou bénignes, mais en termes de mortalité, de gravité et de proportion de cas graves, on est très au-dessus de la grippe.