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L’épisode douleureux des requins marteaux

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En 2019, tous les requins-marteaux arrivés à Nausicaà sont morts prématurément.
En 2019, tous les requins-marteaux arrivés à Nausicaà sont morts prématurément.

La question de la préservation de l’environnement et du bien-être animal sont devenus des sujets sociétaux incontournables aujourd’hui. Tant et si bien qu’aujourd’hui, Nausicaà se retrouve pointé du doigt par certains défenseurs de la cause animale, « peu nombreux mais qui font beaucoup de bruit », dixit Philippe Vallette qui ne souhaite pas « résumer 38 ans de carrière plutôt remplie de succès en matière de reproduction, en connaissances et de sauvegarde d’espèces comme les manchots du cap ou la préservation des coraux » à cet épisode douloureux.

Et le futur ex-directeur général du Centre national de la mer de s’expliquer sur ce sujet : « Comme toujours dans la vie, il y a des choses qui marchent et d’autres qui ne marchent pas. Si vous faites référence à l’épisode des requins-marteaux, on a voulu les avoir pour pouvoir mieux étudier ces animaux, notamment leur reproduction, pour pouvoir mieux les préserver en mer. Simplement, nous, comme on a une éthique, à chaque fois qu’on doit prendre des animaux en milieu naturel, on prend des juvéniles parce qu’ils sont statistiquement destinés soit à être mangés, soit ils ne vont pas survivre… pour avoir un impact minimum sur l’environnement. Simplement, on n’a pas su les élever ».

Et Philippe Vallette d’ajouter : « Bien évidemment, nous sommes désolés de cela. Je regrette que ça n’ait pas marché mais ça fait partie de la vie. Mais il faut garder raison. La première fois, nous avions pris l’équivalent d’une demi-portée d’une femelle et la seconde fois le quart d’une portée. Quand vous voyez que chaque année il y a des millions de requins (Ndlr : 30 à 100 millions selon les estimations) qui, adultes, se font massacrer chaque année pour leurs ailerons, il faut quand même relativiser. Car notre but était justement de sauvegarder ces requins dans leur milieu naturel, en les connaissant mieux. Nous avons fait cela en étant encadrés par des programmes scientifiques et des ONG. Après, il arrive que les scientifiques ne soient pas d’accord entre eux tout comme les ONG ».

Et le Boulonnais de conclure : « On peut aussi déplorer un manque de communication dans cette histoire. On n’a pas fait les choses comme il faut, la preuve, on a eu des problèmes. Mais personne peut nous attaquer sur le bien-être animal, nous sommes d’ailleurs certifiés pour cela. Après, tout le monde peut s’exprimer et dire des choses absurdes. Les réseaux sociaux, c’est le pire comme le meilleur. On n’y trouve pas de sérénité ni d’explications rationnelles ».