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Lapugnoy : des cours de musique, entre visio et distanciation

Depuis le début de la crise sanitaire, les écoles de musique s’adaptent pour maintenir les cours. À Lapugnoy, l’école municipal s’adapte, entre confinement et presentiel distancé

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Dans le couloir de l’ancienne maison de maître qui accueille l’école de musique, les rires des enfants résonnent entre les coups sur les cymbales d’une batterie ou une note de piano. Derrière les portes de chaque classe, les enfants apprennent leurs gammes, attentivement, ou s’éveillent à la musique. Le tout, masqués. Le Covid est passé par là et l’école de musique de Lapugnoy a dû s’adapter.

Des cours en visio pendant les confinements

Amandine Pihen, directrice de l’établissement municipal, se souvient du mois de mars 2020, et des semaines qui ont suivi. « On a dû fermer l’école. Mais on a continué en visio, explique-t-elle. Comme partout ailleurs, on a eu des difficultés, notamment avec la connexion. » Pas simple avec des coupures d’Internet pour faire répéter un orchestre, mais suffisant pour pouvoir maintenir l’enseignement du solfège. « On a essayé de continuer autant que possible, précise Alice Pannier, enseignante de 24 ans qui a appris la musique dans les murs de l’école punéenne. Tout ce qui était théorique, ça n’a pas posé problème mais la pratique, c’est autre chose. » Les cours ont pu reprendre en présentiel à la rentrée de septembre, puis le lundi 4 janvier 2021 après le deuxième confinement. La semaine de présentation des cours de musique aux écoliers a pu être maintenue. Covid oblige, elle ne s’est pas faite dans l’enceinte de l’école, mais dans l’espace Saint-Exupéry, sans interaction avec les instruments. Cela n’a pas démotivé les jeunes à s’inscrire en classe, contrairement à ce qu’a pu penser Amandine Pihen : 59 élèves sont pris en charge par l’école pour la saison 2020-2021, autant que la saison précédente.

La difficulté de l’enseignement sans contact

Qui dit présentiel, dit protocole sanitaire. Avec le Covid, les cours sont plus cours de cinq minutes, ce qui laisse le temps aux huit enseignants de nettoyer les surfaces au désinfectant, ainsi que d’aérer les salles, en particulier pour les salles de cours individuels, favorisées en temps de pandémie. Dans ces salles, des plaques de plexiglas ont été installées afin de séparer l’élève de l’enseignant, surtout quand l’un des deux joues, par conséquent sans masque. Illia Vasiachkin, professeur de saxophone, s’est rapidement adapté au nouveau protocole. Il note tout de même plusieurs difficultés quant à l’enseignement. « Pour ceux qui ont de l’expérience, ça ne pose pas de problème. Avec les débutants, c’est plus compliqué. Il faut toujours corriger la posture, le placement de la bouche. C’est difficile car maintenant on ne peut pas se toucher. Le saxophone, c’est quelque chose qui se fait au feeling. On a besoin de contact physique pour bien apprendre. On perd beaucoup de temps à expliquer. Les nouveaux peuvent avoir deux à trois semaines de retard, qu’on rattrape petit à petit. »

À défaut d’une situation meilleure, tous s’accordent sur le bien fait de pouvoir se retrouver. « On préfère quand on est ici, reprend Alice Pannier. Quand il y a les parents, les enfants se lâchent moins. » Les jeunes élèves, eux, préfèrent évidemment retrouver les bancs de l’école de musique qu’un enseignement à distance. Un présentiel qui se retrouve à nouveau fragilisé : avec l’instauration du couvre-feu à 18h, certains cours ne pouvant être avancée, sont désormais à nouveau en vidéoconférence. La directrice affirme que la structure s’adapte, encore, face à la crise