Caroline Matrat, avocate de Pauline: «Cet homme est plus fort que nous»

Pauline vit clairement dans une peur constante, comment qualifiez-vous la situation ?

« Elle est extrêmement préoccupante et compliquée. Son ex-compagnon est quelqu’un de mal faisant qui continue de lui pourrir la vie. Une condamnation a été prononcée, l’homme est en sursis probatoire et il a des obligations parmi lesquelles celle de ne pas entrer en contact avec la victime. Mais il poursuit le harcèlement. »

Avec une certaine « malice » qui complique la tâche des enquêteurs…

« Il connaît les ficelles de la délinquance, il vient de nuit dégrader les véhicules, avec une cagoule. Et quand il menace sur les réseaux sociaux, il multiplie les profils différents. C’est très difficile de le confondre, de caractériser ces faits. La police est attentive à la situation et fait ce qu’elle peut, eu égard au respect du droit. »

Le confinement vous a aussi beaucoup inquiétée…

« Je suis restée, avec ma collègue, en contact avec la victime. Elle vit avec son frère et sa maman. Nous avions très peur de la manière dont les choses pouvaient évoluer. Si le frère était sorti à la rencontre de l’ex-compagnon, ça aurait pu vriller et nous aurions eu des coups malheureux. J’ai interpellé un élu de Coulogne pour établir un dispositif de Voisins vigilants de manière officieuse dans ce quartier, la police a été sollicitée et des patrouilles supplémentaires ont été menées. »

Comprenez-vous que Pauline a l’impression de ne pas être suffisamment protégée ?

« Elle a le ressenti d’une victime qui est à bout et cela se comprend. Mais vu de l’extérieur, des choses sont faites. Pour l’instant, cet homme est plus fort que nous. Nous sommes comme dans une série B où l’on connaît le coupable et que l’on tente de rassembler les preuves pour le condamner. Tant que la sanction sévère ne tombe pas, rien ne change. Pour quelqu’un qui a le cuir épais comme lui, le sursis probatoire ça ne l’effraie pas. »