Sallaumines : la lutte contre la fracture numérique se poursuit pour Avenir des cités
Alors que les nouvelles mesures gouvernementales incitent au télétravail et aux cours à distance, l’association Avenir des cités poursuit sa lutte contre la fracture numérique qui touche le bassin minier


La fracture numérique est la disparité d’accès aux technologies informatiques, notamment Internet. D’après l’INSEE, 17 % de la population française serait confrontée à ce phénomène. Les Hauts-de-France ne sont pas épargnés puisque 800 000 habitants sont touchés, soit près d’un habitant sur six. « On voit bien qu’en fonction de la catégorie socio-professionnelle les écarts se creusent, regrette Sadek Deghima, responsable de service au sein de l’association Avenir des cités. Sur notre territoire, on constate qu’il y a de réels besoins puisque des familles n’ont ni ordinateur, ni connexion internet. » Si la fracture numérique est antérieure à la crise sanitaire, et au confinement du mois de mars 2020, cette dernière a permis de la révéler. « Le Covid a montré que nous avions besoin du numérique dans toutes les démarches que l’on fait. Il reste encore de nombreuses inégalités entre les territoires et entre les individus. Lorsque l’on annonce des cours en distanciel c’est bien, mais comment fait-on lorsque l’on n’est pas équipé », s’interroge Sadek Deghima.
Lutter contre le décrochage scolaire
Dès lors, il fallait agir pour l’association Avenir des cités. « On a répondu à un appel lancé par le secrétariat d’État chargé de l’enfance et des familles et la Break Poverty Foundation, poursuit le responsable de service. Ce qui nous a permis de récupérer 120 ordinateurs et autant de connexions internet. » Ainsi, les ordinateurs récupérés seront prêtés à 40 familles de Sallaumines, à 40 familles d’Harnes et à 40 familles de Billy-Montigny. Une distribution massive qui a donc débuté à Sallaumines, mercredi 31 mars, et qui devrait s’accélérer dans les deux communes restantes suite aux annonces gouvernementales. « On vise principalement les enfants car nous avons une mission d’aide sociale à l’enfance. »
Car au-delà de la fracture numérique, un autre thème majeur se dégage : la lutte contre le décrochage scolaire. « Prenons un exemple concret, avec les mesures annoncées il y aura des cours en distanciel. Mais si quelqu’un n’a pas d’ordinateur, il manquera obligatoirement des cours. Cette situation peut amener au décrochage scolaire. Il n’y a pas de lien avec l’enseignant et l’établissement scolaire alors le risque s’aggrave. C’est pour cette raison que nous avons souhaité mener des actions depuis un an. » Dans le but d’établir une liste de bénéficiaires, l’association Avenir des cités s’est rapprochée des établissements scolaires, des CCAS et des municipalités. « On ne voulait pas travailler seul dans notre coin. Les écoles connaissent les élèves qui ne se connectent pas lors des cours en visio, ils savent quels élèves sont dans le besoin. »
Un local aménagé
Pour Avenir des cités, la lutte contre la fracture numérique ne s’arrête pas aux distributions. « Au mois de septembre, nous avons recruté deux services civiques spécialisés dans ce combat, détaille Sadek Deghima. Nous avons également créé un espace numérique public, dans nos locaux de Harnes. Des outils numériques sont mis à disposition des habitants et nos services civiques tiennent des permanences pour aider les usagers. On propose un accompagnement et une aide à l’utilisation. » Les locaux resteront ouverts et, dans le but de contrôler les flux, les usagers sont invités à prendre rendez-vous.