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Trois maires de l’Arrageois racontent leur première année mandat marquée par la crise sanitaire

Il y a un an, ils devenaient maire. Et puis, le confinement et cette crise sanitaire qui s’éternise. Comment ont-ils vécu la période ?

Journaliste
Temps de lecture: 5 min

Leurs noms sont sortis des urnes entre l’annonce du confinement et les jours où le pays s’est mis en sommeil pour combattre un virus dont on ne connaissait rien. Douze mois plus tard, ces nouveaux maires de l’Arrageois racontent comment ils ont traversé cette première année de mandat.

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Jour de scrutin, le 15 mars.

Valérie El Hamine : « On avait annulé une réunion publique le vendredi qui précédait l’élection. Le jour du vote, il y avait du gel hydroalcoolique mais pas de masques. »

Mélanie Pawlak : « J’avais une crainte, que l’élection soit annulée. Il y a eu peu d’abstention au village mais on sentait qu’il n’y avait pas le même élan que lors des municipales précédentes. »

Jean-Paul Leblanc : « C’était très difficile. On ne pouvait pas se serrer la main. Il y avait une atmosphère de suspicion sur l’état de santé des uns et des autres. »

Valérie El Hamine : « À la fin du dépouillement, on a fait un pot d’une demi-heure avec l’équipe. On ne s’est pas revu tous ensemble pendant des mois. »

Mélanie Pawlak : « Je suis allée avec le maire sortant déposer les bulletins de vote à la mairie d’Arras et je suis rentrée chez moi. Le confinement commençait le lendemain. »

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Le conseil municipal d’installation.

Valérie El Hamine : « Jusqu’à ce conseil, j’étais élue mais sans pouvoirs. Le maire sortant ne souhaitait entretenir aucun rapport avec moi. Je n’avais aucun accès à la mairie. »

Jean-Paul Leblanc : « On a envie de travailler, ça faisait un an qu’on était en campagne, mais on est obligé d’attendre le conseil d’installation. »

Mélanie Pawlak : « J’ai eu la chance d’avoir de bons rapports avec le maire sortant. Il y avait deux pilotes dans l’avion jusqu’au conseil du 25 mai qu’on a organisé dans une salle plutôt qu’en mairie pour le respect des gestes barrières. »

Valérie El Hamine : « Le conseil d’installation a eu lieu sans public. Il a duré une heure. J’aurais aimé que ma famille soit présente. »

Jean-Paul Leblanc : « C’était très froid et officiel. J’ai eu du mal lors de ma première intervention. Entre le masque et l’émotion. J’avais tendance à m’essouffler. »

Mélanie Pawlak : « On avait droit à quatre invités par liste. On a choisi les trois membres qui n’ont pas été élus et ma mère. Il n’y avait pas mon mari, ni mes filles qui ont pourtant été à mes côtés durant toute la campagne. »

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L’exercice du pouvoir.

Valérie El Hamine : « Tout ce que nous avions prévu comme animation a été coupé. Je veux mener mes projets avec les Anzinois mais on ne peut pas les rencontrer. Je sollicite leurs idées dans le bulletin municipal. On ne peut pas créer de lien avec les habitants. »

Jean-Paul Leblanc : « Notre projet est bâti autour de la participation citoyenne. On a pu faire qu’une journée portes ouvertes en septembre où 100 personnes sont venues pour préparer l’avenir de la ville. »

Mélanie Pawlak : « Notre gros projet est la construction d’une école maternelle. On a dû mettre le curseur sur la crise sanitaire. On a refait notre site web afin que les habitants n’aient pas à se déplacer en mairie pour les tickets de cantine ou la garderie. On a mis en place un drive pour la bibliothèque. On s’adapte. »

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La cérémonie des vœux.

Valérie El Hamine : « Je n’étais pas très enthousiaste à l’idée de me mettre en scène devant une caméra. Je ne suis pas une actrice. J’ai cédé, j’ai quand même fait une vidéo et tout le monde s’est pris au jeu dans l’équipe. »

Mélanie Pawlak : « J’ai fait une lettre aux habitants. J’imaginais une vraie cérémonie dans une salle. Après le conseil d’installation sans public, on attendait la cérémonie de vœux pour renouer le lien avec la population. »

Jean-Paul Leblanc : « On n’a fait qu’une carte de vœux. J’attendais ce premier contact festif pour expliquer ma politique et mes idées pour le mandat. »

5

Le bilan de l’année.

Valérie El Hamine : « Le Covid nous donne le temps de prendre du recul et de prendre nos marques. On fait différemment aussi. Pour rencontrer des riverains inquiets par un projet immobilier, on a limité la jauge à 30 personnes. On a pris celles qui habitaient le plus près. »

Mélanie Pawlak : « Ce n’est pas le début de mandat auquel je pensais mais ça reste enrichissant. On apprend. C’est une année d’adaptation. J’ai la chance d’être bien entourée. »

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La deuxième année de mandat.

Valérie El Hamine : « J’attends beaucoup du déploiement des vaccins. Une fois que l’on sera vacciné, j’espère que ça ira. On voit déjà des pays qui ont de l’avance sur la vaccination et où la vie reprend. J’espère qu’on pourra recréer du lien avec les habitants. Les habitants vont avoir besoin de se retrouver. Ne pas sortir, ne pas se rencontrer, c’est difficile. »

Jean-Paul Leblanc : « Toute ma vie de militant, je suis allé vers les gens. Je veux retourner au contact de la population et rassurer une population que je trouve de plus en plus anxieuse et qui a besoin d’accompagnement. »

Mélanie Pawlak : « J’espère qu’elle sera plus sereine. Il faut que la vaccination s’accélère. Je pense qu’on y verra plus clair au deuxième semestre. Malgré tout, on a réussi à mettre des choses en place, comme le marché. On a aussi avancé sur le projet d’école maternelle. Un mandat, c’est court. Il faut tout de suite se mettre au travail. »