Douvrin: salariés et élus manifestent pour la sauvegarde de l’emploi à la Française de mécanique
Samedi 10 avril, près de 1 000 personnes ont répondu à l’appel des syndicats pour réclamer des garanties quant à l’avenir de l’usine PSA sur la zone industrielle Artois Flandres à Douvrin.


Ils ont bravé le froid et la pluie pour défendre l’emploi.
Samedi 10 avril, malgré l’humidité ambiante, près de 1000 personnes se sont réunies devant le site de la Française de mécanique de Douvrin, répondant ainsi à un appel intersyndical.
Dans le cortège, on retrouvait des salariés de cette usine, fleuron de l’industrie du Bassin minier. Mais également des retraités venus apporter un soutien de poids à leurs anciens collègues. « Tout ce soutien fait chaud au cœur », confie Jean-Michel Monnet, délégué syndical CFE-CGC. Il poursuit : « Ici, tout le monde connaît quelqu’un qui a travaillé, ou qui désire travailler sur le site. Le but était de montrer aux décideurs que l’on peut mener des actions dans l’union et la tranquillité. »
Président de Région et élus locaux dans le cortège
Outre les salariés, on trouvait également un grand nombre d’élus. Les maires des communes environnantes avaient notamment fait le déplacement tout comme Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France et candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle. Une composition qui rappelle les manifestations organisées à Béthune en novembre dernier, après l’annonce de la fermeture de
« Un coup de couteau dans le dos »
Si, pour l’heure, l’avenir immédiat du site n’est pas menacé, la décision du groupe PSA de faire construire la prochaine génération de moteurs EP, un 4 cylindres Turbo hybride, en Hongrie a plongé les salariés dans le doute. Initialement, le constructeur s’était engagé à produire ce moteur sur le site de la Française de mécanique. Un véritable « coup de couteau dans le dos », selon des syndicalistes. La crainte est que cette décision n’ait de lourdes conséquences sur l’emploi, sur un site
Des réponses en juin prochain
« Si nous ne faisons rien, tous les projets d’avenir vont nous être retirés », peste Éric Delabroye, secrétaire adjoint FO. Il poursuit : « On revendique uniquement le maintien de l’activité pour l’avenir pérenne de l’usine. »
De son côté, Laurent Dubois, secrétaire CFTC, ajoute que les mois à venir seront déterminants. « L’avenir du moteur EB Gen 3 est encore incertain. Il peut très bien être fabriqué ici, en Pologne, en Hongrie ou en Inde. Nous n’aurons la réponse qu’au mois de juin. C’est important d’agir maintenant et pas quand la décision sera actée. »
Les syndicalistes sont formels, l’arrivée de la gigafactory ACCne règlera pas tous les problèmes. « L’arrivée d’ACC est une très bonne chose. Nous sommes heureux de les accueillir. Cependant, ce n’était pas prévu de remplacer nos emplois. Cela devait être une activité supplémentaire », clame Éric Delabroye. D’autant que le transfert des salariés est loin d’être garanti. « Nous n’avons aucune visibilité sur le nombre de salariés qui pourraient être employés chez ACC. En plus, c’est un métier différent qui requiert des compétences différentes », conclut Laurent Dubois.
On l’aura compris, l’avenir d’une autre usine phare du Bassin minier est en train de se jouer. Les semaines à venir seront cruciales.