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Sains-en-Gohelle: les habitants s’opposent à l’arrivée d’une usine

Alors que le conseil municipal avait d’abord donné un avis positif au déménagement de l’usine Artois Enrobés, celui-ci a finalement fait volte-face, le 8 avril, devant le mécontentement des riverains. Les services de l’État devront trancher

Journaliste
Temps de lecture: 3 min

Depuis 1979, au fin fond de la Fosse 13, tourne une usine d’enrobés.

Jusqu’à présent, celle-ci demeurait relativement anonyme et peu s’étaient plaint d’éventuelles nuisances. Mais, un projet de déménagement, à quelques centaines de mètres du site actuel, fait grand bruit à Sains-en-Gohelle et dans les communes environnantes.

Une pétition de 600 signatures

Petit retour en arrière. Lors du conseil municipal du 25 février, les élus sainssois étaient amenés à donner un avis consultatif sur le déménagement du site. À l’issue du débat, il a donné son accord. Une décision qui n’a pas tardé à faire réagir au-delà des frontières de la commune. Jean-Marie Caramiaux, maire d’Hersin-Coupigny, a ainsi fait voter une motion « contre le projet d’enrobés à chaud Eurovia », dénonçant les dangers environnementaux et sanitaires.

Une pétition, recueillant plus de 600 signatures, a également été lancée par un riverain. « Qui dit plus de tonnage, dit plus de pollution, c’est mathématique, même si les installations sont modernes. Et je ne parle pas de la poussière, du défilé des camions, de la pollution des champs alentours ou de la nappe phréatique », est-il notamment écrit dans la pétition.

Devant la colère de ses habitants, la municipalité n’avait d’autre choix que de réagir en lançant une consultation publique. Le résultat est sans appel : 704 habitants se sont prononcés contre le projet. Seulement 54 pour.

La balle est désormais dans le camp du préfet

Mais, coup de théâtre lors du dernier conseil municipal. À la suite de la contestation des riverains, les élus sainssois ont revu leur position. « Est-ce que l’on s’est trompé la première fois ? Oui, je n’ai aucune honte à dire que nous nous sommes trompés », concède Jean Happiette, premier adjoint au maire. « Entre l’intérêt économique d’une entreprise ou le bien commun, notre choix est vite fait. »

Des propos appuyés par Alain Dubreucq, maire de la commune. « On se range derrière l’avis de la population. J’ai appelé le préfet pour lui faire part de notre décision. On justifie notre position par le résultat de la consultation citoyenne. L’intérêt général doit primer sur tous les intérêts particuliers. »

Malgré tout, les élus savent que le sort de l’usine n’est pas entre leurs mains. « Une chose est certaine, ce n’est pas parce qu’on vote à 29 contre le projet de déménagement que celui-ci avortera. Ce n’est qu’un avis consultatif », peste Jean Happiette. « Je prends souvent l’exemple d’une usine de volailles dans le Nord. Le conseil municipal et le commissaire-enquêteur avaient donné un avis négatif, mais le préfet avait donné son accord. »

Un sort que confirme l’édile. « Le préfet et la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement, NDLR) vont désormais devoir décider de l’implantation de l’usine. L’avis du conseil municipal n’est qu’un élément consultatif pour les aider à prendre une décision. » Si cette histoire a fait polémique, elle est loin d’être terminée. La balle est désormais dans le camp de l’État.

Contactés, les dirigeants de l’usine n’ont pas donné suite à nos sollicitations.