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Des parquets de Flandre aux mondiaux U19 (Interview)

Professeur au collège Immaculée Conception, Alexandre Deman s’envolera cet été pour la Hongrie, où il arbitrera la Coupe du monde de basket des U19 féminines. Une nouvelle étape franchie pour le Flamand, qui n’entend pas s’arrêter là. Il se livre à cœur ouvert.

Journaliste
Temps de lecture: 3 min

Pour le Bailleulois Alexandre Deman, la bonne nouvelle est tombée il y a quelques semaines.

Âgé de 38 ans, ce professeur d’EPS au collège Immaculée à Bailleul vient d’être appelé pour arbitrer une nouvelle compétition internationale. Du 7 au 15 août, il s’envolera pour Debrecen (Hongrie), où aura lieu la Coupe du monde de basket des U19 féminines.

Professeur d’EPS la semaine, arbitre international le week-end, ce n’est pas trop compliqué à gérer ?

« Quand j’étais prof à temps plein, je n’arbitrais qu’en France. Ça devenait compliqué. Dans la tête, je n’avais pas l’esprit libre. Je suis aujourd’hui professeur à mi-temps, ce qui me permet d’arbitrer des matchs de Ligue des Champions la semaine et un autre match en France le week-end. Là, j’ai plus le temps de me préparer, de regarder les matchs. ça me permet d’être un peu plus pro et je fais aussi mieux mon travail au collège. »

Vous avez vous-même joué au basket avant de prendre le sifflet ?

« J’ai joué au basket à Hazebrouck, au Basket Jean Macé (aujourd’hui devenu Cœur de Flandre). Avant, je faisais du foot, aux Cheminots d’Hazebrouck. J’étais gardien, mais je trouvais ça ingrat. Gardien, on est soit le sauveur, soit le bourreau. Je suis parti au basket. Comme partout, le club cherchait des arbitres. Je me suis proposé et ça m’a plu. Puis j’ai monté un niveau à la fois, je me suis investi, j’ai travaillé et j’ai monté les échelons. »

Vous avez rapidement privilégié l’arbitrage, ce qui peut paraître surprenant pour un jeune sportif. Pourquoi ce choix ?

« C’est tellement gratifiant. Ça donne un challenge et on se remet en cause toutes les semaines. On n’a pas le temps de réfléchir et de s’ennuyer. Ça permet de garder l’esprit vif. »

Vous allez arbitrer une Coupe du monde U19 cet été. Comment avez-vous été sélectionné ?

« On est notés selon l’âge, le potentiel et l’investissement. Dix arbitres sont choisis pour faire un stage de sélection. Pour moi, c’était en Allemagne il y a quatre ans. Puis on commence par la petite coupe d’Europe, on passe en Euroleague, puis en Champions League, puis en championnat d’Europe des jeunes… C’est encore une étape mais il faut refaire ses preuves. Les matchs, là, c’est international, c’est les USA, l’Égypte… C’est d’autres façons de jouer, pas forcément le même basket. »

Quels sont vos objectifs pour cette compétition ?

« Arbitrer la finale (sourire) ! »

Et pour la suite ?

« En Champions League, j’ai déjà fait des quarts de finale, mais jamais de final four. C’est encore plus costaud niveau arbitrage. Il y a ça, et unecoupe du monde seniors. »

Comment avez-vous géré cette année perturbée par le Covid ?

« J’étais en Italie au début de la crise. Les tests n’étaient pas tout à fait au point et j’avais reçu un «légèrement positif» avant le match. J’avais dû rester là-bas… Le problème, ce sont les règles sanitaires qui changent selon les pays. Il y a aussi des avions qui ne partent pas, on fait deux tests par semaine… Le plus dur, c’est les bulles sanitaires. Pour un match, on part trois jours, mais on ne peut pas sortir. D’habitude, quand on arrive, on en profite pour visiter. J’ai été en Russie, mais j’ai dû rester dans la bulle sanitaire… Ça manque. »