Liévin: crayon à la main, Océane, 23 ans, dessine son passage à la Mission locale

Réservée. Timide. Introvertie. La Liévinoise a encore du mal à se dévoiler. Toutefois, derrière sa carapace, c’est une jeune fille passionnée par le dessin et très talentueuse qui nous reçoit. À 23 ans, Océane Raingeard est suivie par la Mission locale de Lens-Liévin depuis plus d’un an.

Passionnée par le dessin depuis son enfance, c’est donc tout logiquement que la Liévinoise intègre, après l’obtention de son baccalauréat, une faculté d’arts en 2017/2018. « Malheureusement, ça n’a pas marché » , confie-t-elle. Elle interrompt son cursus dès la première année et se cherche pendant de nombreux mois. Quelques années plus tard, en janvier 2020, la voilà qui pousse la porte de la Mission locale de sa ville. « J’étais un petit peu perdue, j’avais beaucoup de problèmes de confiance en moi, sur ma timidité notamment » , avoue-t-elle. Hervé Gigot, référent parrainage au sein de l’établissement, poursuit : « Son entourage lui a conseillé la Mission locale pour reprendre confiance en elle, retrouver un chemin professionnel, ou du moins l’affiner. » Des propos confirmés par René Dupré, membre de l’association EGEE (association nationale composée d’anciens cadres et chefs d’entreprises intervenant dans des domaines comme l’emploi), son parrain à la Mission locale : « Au début, c’était compliqué. Elle ne parlait presque pas. À la fin, elle parlait de plus en plus… Elle s’est libérée au fur et à mesure. Elle a fait d’énormes progrès et a pris confiance en elle, notamment grâce à la BD » , explique-t-il.

Au courant de sa passion pour le dessin, son parrain lui lance alors un défi lors de leur deuxième entretien, peu avant le premier confinement. Il lui propose de retracer, dans une bande dessinée, son expérience et sa vision du parrainage à la Mission locale. « Je lui ai lancé un défi. Je voulais voir si elle était capable de créer quelque chose » , raconte aujourd’hui son parrain. La Liévinoise se plonge alors pleinement dans ce défi et y consacre tout son temps pendant six mois. Elle reçoit notamment les conseils de Régis Grébant, dessinateur reconnu, qui la félicite. Et en janvier dernier, date de sortie de la BD, le résultat est bluffant. Toutefois, aussi talentueuse soit-elle, la Mission locale veut lui faire comprendre qu’il est très compliqué de vivre de l’illustration  : « Nous n’allons pas nous obstiner à vouloir bosser dans l’illustration. L’objectif de la BD était qu’elle reprenne confiance en elle, qu’elle se fasse connaître, et qu’elle se rende compte aussi d’elle-même que c’était compliqué d’en vivre », raconte son parrain. « On lui fait découvrir d’autres professions, qui gravitent autour de l’univers de la BD ou s’en rapprochent, comme l’imprimerie par exemple » , déclare Hervé Gigot.

Océane a aussi pour projet d’aller rencontrer des enfants dans les écoles, afin de les aider à se perfectionner. Passionnée, vous disiez ?