Béthune : pour Benoît, l’annonce de la fin de Bridgestone a été «sauvage»
Benoît Flament est entré à Bridgestone en 2002. Aujourd’hui, il a entamé une formation en compagnie de cinq autres anciens Bridgestone


Benoît Flament a 39 ans. Il se souvient de son entrée chez Bridgestone en 2002, bac pro en poche. Comme son père avant lui, il va y passer sa carrière. Il raconte : « J’étais posté à la maintenance, à l’entretien des machines. Quand je suis arrivé, ça tournait bien. L’usine sortait 30 000 pneus par jours. On a toujours dit que Firestone allait fermer. Jamais on n’aurait cru que ça se passerait comme ça. »
Il a vécu l’annonce de la fermeture en compagnie de collègues, dans la cafétéria de Bridgestone. Il raconte, encore marqué : « Je revenais de quatre mois d’arrêt. On s’y attendait tout doucement. Mais ça a été une annonce sauvage. Ça a fait mal. On était décomposés. La secrétaire de direction pleurait. » Au-delà de la vie des salariés, ce sont des familles entières qui sont bouleversées en un instant.
« On a travaillé à trois sur nos CV avec des collègues. On regardait les annonces. »
Benoît Flament
Rapidement, le soutien entre collègues s’installe, alors que la motivation au lendemain de l’annonce n’est plus au rendez-vous. « Le temps que le cabinet de reclassement se mette en place, on a travaillé à trois sur nos CV avec des collègues. On regardait les annonces », se souvient Benoît.
En novembre, Benoît entame une formation de chauffagiste sanitaire, en compagnie de cinq autres anciens Bridgestone. « Je suis parti là-dedans car il y a de la demande. Il faut partir dans des filières d’avenir. » Aujourd’hui, Benoît Flament dit se sentir mieux. Même s’il reste préoccupé et attristé pour ses collègues qui n’ont toujours pas de solution de reclassement.
Il poursuit, à propos du moment de la fermeture définitive de Bridgestone : « J’appréhende. Je vais demander ma journée pour y aller. Je dois encore y retourner pour signer mon licenciement. C’est une page qui se tourne. » Une page qu’il va donc tourner avec ses collègues, qui sont devenus une famille après toutes ces années. « Brigestone, ça m’a permis d’évoluer. Dans quelques mois, on ne va plus en parler, mais la région ne va pas l’oublier. »