Lens : à 10 ans, Carmine vend ses créations pour aider les plus démunis

Nom ? Humez. Prénom ? Carmine. Profession ? Héroïne. Quand ses camarades de classe se divertissent devant la télévision où s’amusent avec leur corde à sauter, Carmine peint des tableaux et fabriquent des bijoux pour aider les nécessiteux. Sensible et intelligente, voilà déjà plusieurs mois qu’elle songeait à aider de façon concrète les plus démunis de sa ville.

Il y a deux ans, Carmine croise des mendiants au marché de la Grande Résidence. L’idée de voir des personnes vivre dans ces conditions dans sa propre ville lui est insupportable. « Au début, je voulais les aider mais je ne savais pas comment » , se souvient-elle. « Elle voulait les aider car il y avait des enfants. Nous leur avons donné des pièces » , raconte Alexandra Humez, sa maman.

Un esprit créatif

Le déclic se produit il y a quelques mois, lors des fêtes de fin d’année. En sortant d’une librairie, Carmine remarque un pauvre dans la rue. Elle veut lui donner une couette et interpelle sa mère : « Il faut faire quelque chose, je veux qu’on fasse quelque chose ! » , clame-t-elle. Mais d’où lui vient cette envie de vouloir aider les plus pauvres à seulement 10 ans ? « Mes parents m’ont toujours appris à aider. Je suis leur exemple » , explique Carmine. Et sa maman de préciser : « On achète tous les ans le CD des Restos du cœur, on donne régulièrement aux associations, aux pompiers… Carmine a voulu mettre à profit son esprit créatif pour aider les pauvres. Elle touche à tout, bricole tout le temps quelque chose. Elle a 250 idées à la minute. Elle a toujours envie de faire quelque chose et ça depuis très longtemps déjà. »

Quelques semaines après, le temps de mûrir son projet, la fillette se lance. Elle peint des tableaux, fabrique des bijoux, des scoubidous, des porte-clefs élastiques, des dessous de verre et même des boucles d’oreilles. « Avant, quand j’étais plus petite, je voulais donner des sous. Mais j’ai vu des gens qui s’achetaient de la bière plutôt que des produits de première nécessité » , explique Carmine. Pour éviter cela, elle passe par une association.

Pendant les vacances de février, accompagnée de ses parents, elle se rend à la mairie et se renseigne sur les associations qui aident les plus démunis à Lens. La mairie oriente la famille vers le Centre communal d’action sociale (CCAS), qui l’oriente à son tour vers une association lensoise : Dynamique. Cette dernière apporte un soutien alimentaire à près de 600 personnes. Depuis le début de son projet, Carmine a rassemblé 230 euros. Tous les 50 euros recueillis, elle porte un chariot rempli de produits alimentaires à l’association. Outre les courses, l’argent récolté lui permet de se racheter du matériel pour continuer ses créations. Trois chariots ont déjà été déposés à Dynamique. Dont l’un d’entre eux en provenance de l’école Carnot, où Carmine a étendu son projet.

Le projet étendu à l’école

Pour aider un maximum de personnes, Carmine a étendu son initiative jusque dans son école. « Ça a pris tout de suite. Dans sa classe, mais également dans trois autres de l’école » , se réjouit Dominique Humez. Dans une lettre lue à ses camarades de classe, la jeune fille leur expliquait son projet. « Pour pouvoir aider, moi, j’ai besoin de votre aide. Merci de faire un geste, pour moi. Merci pour eux. » Message reçu. Réceptifs à l’appel de leur copine, les camarades de classe de Carmine – et évidemment leurs parents – ont rassemblé une grosse quantité de produits, alimentaires et d’hygiène, pour l’association. « Nous allons essayer de relancer à l’école, et si possible, démultiplier l’initiative dans les autres écoles de la ville. Notamment dans l’école maternelle Rouquié, où Carmine était avant » , déclare Dominique Humez.

La visite du maire

Aujourd’hui, Carmine fait la fierté de ses parents. Son initiative lui a même valu la visite du maire de Lens, Sylvain Robert. Mais la jeune fille ne compte pas s’arrêter là. « Je veux passer à la télé pour toucher plus de monde, mais je ne veux pas devenir célèbre » , déclare-t-elle. La jeune fille rêve de devenir cheffe étoilée dans un restaurant. « À 7 ans, elle voulait des cours de cuisine. Cela fait maintenant trois ans que chaque samedi matin, elle fait une recette au centre social Vachala. Malheureusement, c’est actuellement fermé. Mais elle n’attend qu’une chose : la réouverture, pour pouvoir y retourner » , avoue sa maman.

Carmine vend ses créations et attend vos dons. Chacun donne ce qu’il veut et ce qu’il peut. Elle est également preneuse de vêtements ou autres cadeaux. Pour acheter ses bijoux, il vous suffit de contacter ses parents par téléphone (06 27 66 37 56) ou par mail (alexauriane@hotmail.fr).

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