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Marœuil: Ils refusent l’implantation d’une antenne 5G de 12 mètres près de chez eux

Les habitants de la rue de la Source à Marœuil auront bientôt pour voisin pylone de 12 mètres de haut. Une arrivée qui est loin de les réjouir

Journaliste
Temps de lecture: 2 min

P apa depuis quelques jours, Pierre Dezèque espérait un autre retour au bercail. Mais une lettre vient chambouler les premiers instants de vie à trois. Elle a été déposée par son voisin, Antoine Monniot, et l’informe qu’un pylône de 12 mètres ayant vocation à accueillir une antenne 5G va sortir de terre le mois prochain. Juste en face de la maison qu’il retape depuis des années : « Ma femme en a pleuré. »

Dans un environnement bucolique

Dans la pâture attenante, deux vaches ruminent paisiblement sans se douter du cataclysme qui saisit ce paisible quartier, situé dans une zone classée Bâtiments de France, où serpente la Scarpe. Pierre énumère ses inquiétudes : « L’antenne va faire deux fois la taille des poteaux électriques de la rue. La valeur de nos maisons va s’effondrer. Et il y a les ondes. » Le 20 avril dernier, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation) estimait comme « peu probable que le déploiement de la 5G […] constitue à l’heure actuelle de nouveaux risques pour la santé. » Antoine Monniot reste prudent : « C’est une technologie nouvelle, l’impact sur la santé, on ne le connaît pas encore. »

Très peu de recours

L’histoire se répète dans le bourg. En 2015, une pétition contre l’implantation d’une antenne relais chemin Grignart avait recueilli 400 signatures. Pour rien, l’antenne est opérationnelle depuis bientôt quatre ans. Comme en 2015, le conseil municipal n’a pas son mot à dire car comme le rappelle le groupe Iliad, « notre construction du fait de sa hauteur et emprise au sol ne nécessite pas de permis de construire. »

Un précédent

L’histoire se répète dans un contexte très particulier. Depuis le 20 mai, la ville n’a plus de maireni de conseil municipal. Les habitants revoteront le 4 juillet. « On a rencontré les candidats, ils soutiennent notre combat », assurent les deux voisins qui se posent des questions sur la chronologie des événements. « Ça donne l’impression que l’opération Free profite de l’absence de conseil municipal. Ils doivent commencer les travaux le 15 juillet. Le deuxième tour des élections a lieu le 11. Donc, le 15, on n’aura toujours pas de maire élu. »

Bientôt les travaux

Le temps est compté. Le 1er juin, un courrier d’information de démarrage des travaux a été transmis par Iliad à cette mairie sans maire. Les riverains sont prêts à engager le combat. Les banderoles commencent déjà à apparaître sur les façades.