Douvrin : en visite à la Française de mécanique, Carlos Tavares veut faciliter la transition avec ACC
En visite sur le site de Douvrin, Carlos Tavares voulait, en compagnie de l’équipe dirigeante d’ACC, faire un point sur la mise en place de la future usine de batterie. Face à la presse, le PDG de Stellantis s’est exprimé sur la situation de l’usine emblématique de l’Artois


Il était venu pour « faire le point sur la mise en œuvre de la gigafactory », selon ses dires, il a également rencontré les syndicats. Ainsi, à Douvrin, sur le site de la Française de mécanique, Carlos Tavares a évoqué le sort d’une usine dont l’avenir s’inscrit, de plus en plus, en pointillé. Le groupe Stellantis, fruit de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler Automobiles, annonce se préparer à un durcissement à venir des objectifs d’émissions de CO2. « Un objectif significativement plus sévère devrait être présenté à la mi-juillet, indique l’homme fort de Stellantis. On doit également prendre en compte l’interdiction prochaine des ventes de véhicules à moteur thermique (l’objectif de 2035 est notamment évoqué, NDLR). Une décision doit être prise en France prochainement. Aussi, de nombreux maires commencent à interdire l’accès de leurs villes aux véhicules à moteur thermique. On serait aveugle de ne pas anticiper. »
Si cette déclaration est d’un pragmatisme affirmé, elle ne rassure guère les salariés qui craignent de voir l’usine fermer. « Depuis 2014, et jusqu’à 2020, nous avons choisi d’anticiper pour préparer la transition vers l’électrique, affirme Carlos Tavares. Aujourd’hui, via ACC notamment, nous sommes en train de mettre ce programme en place. » Toutefois, l’homme d’affaires refuse de parler de fermeture de l’usine. « Je ne suis pas responsable de l’arrêt programmé du moteur thermique. Il faut voir cela avec les autorités, riposte-t-il. Toutefois, si le groupe Stellantis est en bonne santé financière et si la demande est croissante, un moteur électrique pourrait, pourquoi pas, être construit à Douvrin. Mais, encore une fois, aujourd’hui, cela n’est pas dans les plans. »
Faciliter la transition vers la gigafactory
Ainsi, face à ce futur plus qu’incertain, l’arrivée de la gigafactory apparaît comme l’unique salut pour les salariés de l’usine. Carlos Tavares ne s’en est d’ailleurs pas caché. « On veut concentrer à Douvrin toute l’énergie, tout le savoir-faire de nos équipes pour avoir l’une des meilleures usines de fabrication de batteries du monde. En ce sens, on espère capitaliser sur les talents déjà présents sur le site. Nous proposerons des formations pour faciliter la transition. Je veux offrir à mes équipes l’opportunité de découvrir un nouveau métier. C’est ma fierté et mon éthique. »
Mais alors, une question revient avec insistance : est-ce que tous les salariés pourront retrouver un emploi chez ACC ? « Quand on regarde le besoin par rapport à l’effectif de la Française de mécanique, la réponse est oui. Mais, d’autres critères doivent être pris en compte comme la volonté des salariés de découvrir un nouvel emploi et les profils que le groupe ACC souhaite engager. » Ainsi, Yann Vincent, directeur général du groupe ACC, est intervenu pour détailler son projet. « La seule limite sera qualitative, pas numérique, puisqu’il y aura de nombreux métiers très spécifiques dans notre usine. Mais que les salariés de la Française de mécanique se rassurent, avec des formations, la transition sera facile. » Néanmoins, pas sûr que la pilule passe chez les salariés. Eux qui espéraient une gigafactory complémentaire à l’activité de la Française de mécanique.