Dunkerque a déjà les pieds dans l’eau
Quand on va sur des sites qui modélisent les zones exposées à la submersion marine et qu’on place le curseur sur zéro (c’est-à-dire avec le niveau actuel de la mer), Calais, Dunkerque et tout notre polder a les pieds dans l’eau .
Cela parce que, bien souvent, ces sites ne prennent pas en compte les ouvrages existants, telles que les digues ou les cordons dunaires protégeant les côtes.
Cela dit, les faits sont là : partout sur la planète, le niveau de la mer a augmenté plus rapidement ces 100 dernières années que pendant les 6 000 années précédentes, à « un rythme accéléré », fait savoir le Copernicus Marine Service (CMEMS) dans un rapport publié le 7 juin.
En effet, la montée du niveau de la mer est une des conséquences les plus connues du réchauffement climatique, mais il est compliqué de connaître les effets concrets sur notre littoral et ses ouvrages de protection. Dans ce rapport cité par le magazine de l’environnement Reporterre, les scientifiques ajoutent que près de 40 % de cette élévation contemporaine « peut être attribuée à l’augmentation de la température de l’océan ».
« Le niveau de la mer continuera d’augmenter pendant des siècles. Cette hausse pourrait atteindre 30 à 60 cm environ d’ici 2100 et ce, même si les émissions de gaz à effet de serre sont fortement réduites et si le réchauffement planétaire est limité à une valeur bien en dessous de 2 ºC, peut-on lire dans le rapport spécial du GIEC sur l’océan et la cryosphère. Et ce pourrait être même être environ 60 à 110 cm si ces émissions continuent d’augmenter fortement. »
Ce rapport, qui intervient dans le contexte du changement climatique, a été approuvé en 2019 par les 195 Gouvernements membres du GIEC et rassemble les scénarios qui font consensus dans la communauté scientifique.
Si la mer monte, les événements ayant aujourd’hui des hauteurs d’eau considérées comme extrêmes se produiront plus souvent et l’érosion s’accentuera. Il faudra donc certainement des ouvrages plus hauts et plus importants pour se protéger… ou évacuer.