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Bernar Venet défie la gravité au Louvre-Lens

Du 11 juillet au 10 janvier 2022, le plasticien Bernar Venet expose ses lignes courbes, droites ou à angle droit, dans le Pavillon de verre et dans le parc du Louvre-Lens. Avec « L’Hypothèse de la gravité », l’art joue avec les mathématiques et le hasard. Et ça vaut le détour !

Journaliste
Temps de lecture: 3 min

Art contemporain et arts classiques peuvent cohabiter. Le Louvre-Lens en fait une nouvelle fois la démonstration. Du 11 juillet au 10 janvier 2022, le musée autrement invite l’artiste Bernar Venet dans le Pavillon de verre et dans le parc.

Là, une centaine de poutres d’acier Corten, d’une tonne chacune, aux allures d’énormes pièces de bois sans aspérités, occupent l’espace. Droites, en forme d’arc de cercle ou encore à angle droit, ces poutres sont entassées, enchevêtrées, comme si une main géante avait jeté au hasard une poignée de branches métalliques, façonnées par quelque forgeron fantastique.

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Une exposition sur 1 000 m2

Fantastique, l’entreprise artistique de Bernar Venet l’est assurément. Intitulée L’Hypothèse de la gravité, cette exposition recouvre les 1 000 m2 du Pavillon de verre. Le geste est à la fois complémentaire et en contraste avec les lieux. Complémentaire de l’architecture de verre et d’acier, où la lumière pénètre abondamment. En contraste avec les œuvres de la Galerie du temps. Mais à bien y regarder, les deux univers se répondent.

Les créations de Bernar Venet instaurent un dialogue entre intérieur et extérieur du musée. Ici, Installation de l’œuvre «Désordre», dans le parc du Louvre-Lens. (Frédéric Iovino)
Les créations de Bernar Venet instaurent un dialogue entre intérieur et extérieur du musée. Ici, Installation de l’œuvre «Désordre», dans le parc du Louvre-Lens. (Frédéric Iovino)

La matière n’est plus régie que par les forces de la nature : les motifs industriels sont agencés de manière désordonnée, au point de rappeler l’organisation spontanée du végétal. La sculpture libère une énergie et une féroce beauté. L’artiste offre ainsi aux visiteurs une expérience physique et artistique de l’espace, de la poésie, de l’imprévisible.

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Au-delà, Bernar Venet touche à la quintessence de son art. Il confie : « Mon installation au Louvre-Lens peut être considérée comme la démonstration la plus caractéristique de toutes les œuvres que j’ai créées ces dernières années. Disperser dans le Pavillon de verre un tas de barres d’acier composé d’arcs, d’angles et de lignes droites dans un désordre incontrôlé et irréversible, c’est proposer une œuvre qui fait la démonstration du non-proportionnel, du non-construit et du non préétabli. »

Bref, avec Bernar Venet, la règle du jeu est simple : il n’y en a pas. Rien de préétabli annonce-t-il, si ce n’est des matériaux familiers, rappelant le monde industriel. C’est ce qui rend son univers accessible à tous. En matière d’art abstrait, le geste est très fort.