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Arras : 400 personnes font la queue pour un vaccin

Une queue de 400 personnes devant un centre de vaccination pas encore ouvert. C’était l’image du jour mercredi 14 juillet à Arras. Un troisième pôle de vaccination a été ouvert dans la journée. 350 doses de vaccin étaient disponibles.

Journaliste
Temps de lecture: 3 min

Une vision surréaliste. Mercredi 14 juillet vers 10h30 à Arras, le spectacle est saisissant à côté de l’Hôtel de Ville.

Une interminable queue de plusieurs dizaines de mètres de long et forte de 400 personnes, rappelle l’époque où le Main Square Festival se déroulait sur les places de la cité préfecture. En ce jour de fête nationale, l’objet de l’engouement populaire est… le centre de vaccination anti-Covid.

L’ambiance est détendue. Mais une certaine tension habite les uns ou les autres. Ce rush un jour férié, fait suite aux annonces du président de la République en début de semaine. Pour profiter des plaisirs de l’été, il faudra montrer patte blanche dans les lieux festifs, de culture et de détente. En clair : se faire récurer le nez par un écouvillon de test PCR tous les deux jours ou être vacciné.

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Arrivés dès 8 heures du matin, sans rendez-vous

Un peu comme un jour de sortie d’un nouvel IPhone© ou d’une console de jeux, les premiers postulants à la vaccination sont arrivés dès 8 heures du matin et sans rendez-vous. Léger détail : la vaccination ne débutait qu’à 11 heures. Avec en stock : 350 doses de vaccin.

Caroline, 42 ans, est agent immobilier. Elle s’estime contrainte et forcée à cet acte. « J’ai regardé sur Doctolib. Mais je ne trouve aucune place. Donc je suis venue spontanément. »

Caroline, 42 ans, est venue sans rendez-vous. «Je ne trouvais pas de place sur Doctolib.»
Caroline, 42 ans, est venue sans rendez-vous. «Je ne trouvais pas de place sur Doctolib.»

« Je me sens prise en otage »

De son côté, Emmanuelle, 50 ans, est infirmière puéricultrice. Elle explique : « Je n’ai pas le choix. Dan, s mon métier, c’est obligatoire. Sinon, je ne pourrai plus travailler, ni être payée. » Elle confie son amertume de ne pas pouvoir agir en fonction de sonlibre-arbitre. « Je me sens comme prise en otage. »

Cindy, elle, est employée de banque. Cette trentenaire dit clairement venir « par contrainte ». Elle précise sa pensée : « Surtout pour partir en vacances et pour avoir une certaine liberté. Si je n’y avais pas été obligée, j’aurais attendu encore. » Un besoin de recul que l’on retrouve dans le témoignage de Charlène, 38 ans. Cette mère au foyer pointe : « On n’a encore aucun recul réel sur le vaccin . Mais je n’ai pas le choix pour aller dans les restos et les bars. » Ses enfants se font également vacciner, car ils partent en vacances.

Agent de sécurité, pompier, étudiante… Tous à la même enseigne

Au fil de la queue menant au centre de vaccination, tous les témoignages recueillis expriment la même impression. Celle d’avoir été « piégé  » ; « mis au pied du mur brutalement  ».

Giovani, 24 ans, est agent de sécurité. Il travaille dans un musée. « Le pass sanitaire et la vaccination sont exigés. Si je ne le fais pas, je ne pourrai plus bosser. » Idem pour Sandra, 47 ans, hôtesse dans un magasin de sport à Noyelles-Godault.

François, 24 ans, est pompier volontaire. La vaccination, il n’a pas le choix, souffle-t-il. « Je ne suis pas contre. Juste, je n’ai pas pu le faire avant. »

Un peu plus loin, Josué, 34 ans, clame vouloir profiter de ses vacances d’été. « Camping, piscine, resto, pas le choix. Faut se faire vacciner. »

Enfin,Flavy, 22 ans, est étudiante. Elle aussi veut vivre un été en toute liberté. Bémol malgré tout : elle n’aura reçu qu’une seule dose de vaccin avant de partir se détendre.

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