Antoine Vey, avocat de l’Ardéva au pénal depuis 2017: «C’est un procès qui dure depuis 30ans, donc il est déjà perdu»


Que pensez-vous des annonces qui se succèdent, reconnaissant le préjudice d’anxiété ?
C’est encourageant parce que ça montre qu’il y a intérêt à mener ce combat. Maintenant, les victimes se retrouvent dans des couloirs qui n’ont rien de commun et sont parfois compliqués à comprendre. Dans le dossier pénal, il ne s’agit pas d’indemnités, mais d’infraction légale. Ce n’est pas directement lié. Et c’est une affaire tout à fait singulière, car le législateur a aménagé les textes.
Où en est cette citation directe ?
Je travaille dessus depuis bientôt deux ans. Le dossier sera terminé à la rentrée et il y aura des actions au moment de le déposer pour que cette action soit relayée médiatiquement.
Quels aspects ont rendu la constitution de ce dossier difficile ? Avez-vous dû faire face à des obstacles en particulier ?
Tous les obstacles possibles et imaginables ! C’est un dossier saucissonné en 40 parties différentes. Il y en a une pour le CPA (Comité pour l’amiante, ndlr), une pour telle entreprise, etc. Le dossier n’a pas été instruit, car la justice n’a pas les moyens, et le cadre juridique est fragile et pas adapté. Avec cette citation directe, on veut permettre de comprendre ce qui s’est passé.
Êtes-vous optimiste concernant les suites judiciaires de ce procès ?
Ce n’est pas une question d’optimisme ou de pessimisme. Les victimes ont compris qu’il y avait des fautes très graves et on essaie de s’assurer de la tenue d’un procès (la citation directe le rend automatique, ndlr). Mais, en réalité, c’est un procès qui dure depuis 30 ans, donc il est déjà perdu.
Que vous reste-t-il à faire d’ici le dépôt du dossier ?
On va attaquer un grand travail de fédération pour qu’un maximum de monde soit mobilisé d’ici là.