Méricourt : une cité minière entièrement rénovée dans le cadre du programme ERBM
À Méricourt, SIA Habitat vient d’achever la réhabilitation complète de 118 logements d’une cité minière


Deux années et demie, c’est le temps qu’il aura fallu à SIA Habitat pour boucler son premier chantier ERBM. Une rénovation d’envergure, chiffrée à 8 millions d’euros, pour transformer 118 logements cette cité minière. Le but ? Offrir des logements plus confortables, mieux isolés et donc moins énergivores aux habitants du quartier.
Une mission réussie selon les dires d’Anne-Marie, une riveraine. « On en avait besoin car il y avait beaucoup d’humidité dans ces logements. Il faisait toujours très froid, témoigne celle qui avait passé trois mois et demi dans une maison tiroir. Quand on voit le résultat final, on ne peut qu’être satisfait. »
Ainsi, c’est dans le Parc de la Croisette, situé au milieu du quartier, que riverains, élus et représentants du bailleur social se sont donné rendez-vous. Comme un symbole. « Le parc est très fréquenté, il apporte du bonheur, de la convivialité et de la sociabilité entre les populations du quartier, ajoute Cathy Apourceau-Poly, sénatrice du Pas-de-Calais. Quand on a ce genre de lieu, on se retrouve parce que les enfants jouent dans le parc, les mamans se parlent et cela créer du lien. »
Du pouvoir d’achat supplémentaire
En réalisant de lourds travaux de rénovation, la classe énergétique des logements de cette cité minière est passée de F à C. De quoi satisfaire Amélie Debrabandere, directrice générale de SIA Habitat. « Une réhabilitation thermique, ce n’est pas rien. Premièrement, cela permet de redonner du confort aux habitants et de donner du pouvoir d’achat ce qui n’est pas négligeable. Pour un habitant du quartier, cela représente un gain de 30 à 50 euros par mois. »
L’implication de l’État vivement critiquée
Mais, malgré la satisfaction affichée de pouvoir dévoiler le quartier fraîchement rénové, l’implication de l’État dans la mission Engagement pour le Renouveau du Bassin Minier Nord-Pas-de-Calais (ERBM) a été critiquée. Signé en 2017, le programme avait pour ambition de « remettre en mouvement » le bassin minier.
Or, depuis cette date, rien ou presque n’a changé. De quoi lasser les élus de la communauté d’agglomération de Lens-Liévin (CALL) qui n’ont pas manqué d’interpeller l’État. Ce dernier a fini par promettre 100 millions, en deux tranches, pour la rénovation des cités minières, une somme bien éloignée des estimations des élus de la CALL. « On a déjà fait des estimations pour la rénovation de ces cités, ça se chiffre à près de 350 millions », déclarait Sylvain Robert, président de la CALL, dans nos colonnes au mois de juin.
« Ce n’est pas normal que l’État nous considère comme ça. Bien sûr nous ne sommes pas des Corses, Bien sûr nous ne sommes pas des Bretons, Bien sûr nous ne sommes pas Marseillais mais nous méritons le même respect. »
Ainsi, Bernard Baude, maire de Méricourt, n’a pas manqué de prendre la parole sur ce sujet. « Ce n’est pas normal que l’État nous considère comme ça. Bien sûr nous ne sommes pas des Corses, Bien sûr nous ne sommes pas des Bretons, Bien sûr nous ne sommes pas Marseillais mais nous méritons le même respect, s’est exclamé le premier magistrat. Ce n’est pas normal qu’un portefeuille d’un milliard et demi soit dépensé en trois jours et que 100 millions soient étalés sur 10 ans sans que cela ne soit discutable. Nous avions un préfet interministériel qui devait nous accompagner mais il doit avoir perdu le sens de la route. Il y en a marre que l’on soit méprisé. »
Récemment, Sylvain Robert avait interpellé Emmanuel Macron pour plaider la cause du bassin minier. Sans succès, l’appel restant, à ce jour, sans réponse.