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Angela Godart, psychologue : « Les enfants, eux, sont en grande souffrance »

Temps de lecture: 2 min

La psychologue est également présidente de l’association Précocité, à Dunkerque.
La psychologue est également présidente de l’association Précocité, à Dunkerque.

Quand avez-vous commencé à vous intéresser aux HPI ?

J’en avais dans mon cabinet. Ça concerne quand même 3 à 5 % de la population et ça touche toutes les catégories socioprofessionnelles : il y en a autant dans les foyers aisés que défavorisés.

Comment les décririez-vous ?

C’est une autre façon d’être, le cerveau fonctionne différemment, notamment au niveau cognitif avec une pensée en arborescence, une fulgurance de la pensée, une puissance intellectuelle ou encore une ingérence émotionnelle. Sur le plan affectif, ça se traduit par une hypersensibilité, une hyperesthésie et une grande empathie. Ils subissent beaucoup de rejet, parce qu’ils sont différents.

Comment fait-on pour savoir si on est HPI ?

Pour l’évaluer, il faut un test QI et un diagnostic différencié. Et c’est important, car un tiers des HPI est en situation d’échec, un tiers est en réussite – parce qu’ils sont accompagnés –, et un tiers ne le sait pas. Ça se repère très tôt. Ce sont des personnalités atypiques. Les adultes, par exemple, apprennent très vite et changent souvent de métier. Les enfants, eux, sont en grande souffrance.

Un HPI n’est donc pas seulement une personne très intelligente...

Ce n’est pas un être plus intelligent ; ce sont des gens qui foncent, qui entreprennent. Ce sont des forces vives, très créatives.

Un regard acéré, beaucoup de curiosité et de vraies éponges émotionnelles ! Une broutille dans le cerveau prend de grandes proportions.