Damien Carême, ancien maire de Grande-Synthe et eurodéputé : « Si on se cadenasse avec le nucléaire, on est morts ! »

Les élus du Dunkerquois, Bertrand Ringot en tête, prônent une consolidation du parc nucléaire à Gravelines. Selon eux, le paysage dunkerquois ne pourrait pas s’en passer...
Quand j’étais élu, Patrice Vergriete n’avait jamais pris position pour le nucléaire. Paysage dunkerquois ou pas, la politique ne s’arrête pas aux frontières de la Communauté urbaine de Dunkerque !
Emplois, fiscalité, décarbonation de l’industrie dunkerquoise : que leur répondez-vous ?
Il y a un risque et ils sont tous d’accord pour dire que le risque zéro n’existe pas. Le nucléaire, c’est une faillite économique. On le voit avec l’EPR de Flamanville. Et puis, ça génère des déchets dont on ne sait quoi faire. On flingue la planète pour les génération futures !
Donc on arrête quand le nucléaire ?
On peut faire sans le nucléaire. On ne sort pas demain, non ; on va au bout des centrales, mais on ne les relance pas ! Il faut investir dans les énergies renouvelables. Et il faut bien se dire qu’on n’est pas indépendants avec le nucléaire, car on ne produit pas d’uranium en France. Comment on peut sérieusement dire que les EPR, c’est l’avenir, quand on voit Flamanville ! C’est de la folie !
C’est aussi une fiscalité indissociable de la richesse d’une ville comme Gravelines et d’une agglo comme la Cud...
Pour ces communes et intercommunalités qui dépendent financièrement du nucléaire, on peut regarder comment la solidarité nationale peut s’organiser pour que ces collectivités s’en sortent. Pardon, mais on ne peut pas s’arrêter à un territoire de 200 000 habitants pour faire un choix énergétique national qui concerne 67 millions d’habitants. Si on se cadenasse avec le nucléaire,on est morts !
Et le renouvelable compense les emplois du nucléaire ?
On garde des emplois dans le nucléaire, car, après, il faudra démanteler. Nous aurons, je l’espère, un champ éolien offshore au large de Dunkerque. On va investir massivement dans l’électricité renouvelable, qui va servir l’industrie la plus émettrice en CO2, avec la sidérurgie, la cimenterie et la chimie.