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La discrétion d’un train fantôme

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Le passage du train dans le quartier, où il joue les revenants à plusieurs endroits, constitue à chaque fois un événement en lui-même.

Il franchit d'abord le canal de Furnes, puis les passages à niveau rues Félix-Coquelle, Paul-Vancassel, Paul-Bert, et enfin rue du Terminus, où il quitte le territoire de Dunkerque pour entrer à Leffrinckoucke.

Ses wagons emportent principalement les chutes et les rebuts de ferrailles en provenance de l'usine des Dunes, et plus précisément, d'Ascométal qui a cessé son activité depuis plus d'un an. SNCF et Euro Cargo Rail assurent le trafic sur la ligne.

Le train n'a pas d'horaire fixe, et peut effectuer exceptionnellement, jusqu'à deux allers et retours à vide, dans la même journée.

Les riverains, rue des Garennes, ne s'en plaignent pas spécialement.

« La plus grosse nuisance, c'est la voie verte ! », considère l'un d'eux, à cause des déjections canines qui la jalonnent.

Le train ne circule pas à plus de 20 km/h.

C'est sans doute pour cela qu'il ne fait pas entendre le tac-tac caractéristique du passage des roues des boogies sur les éclisses entre deux rails consécutifs.

Les rails ne sont pas soudés, contrairement à ce que pouvait imaginer le riverain interrogé.

Les éclisses sont pourtant bien là. Il est vrai qu'un train fantôme, ça ne fait pas beaucoup de bruit.

J.-P. C.