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Cocoland, site sulfureux

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Le rôle majeur de Cocoland, aussi connu sous les noms de Coco.gg ou Coco Chat, dans la mise en relation des mineures avec leurs clients, est revenu tout au long de l’audience. Au point de susciter cet aparté du président du tribunal, au milieu des débats: « Cocoland... Il y a quand même quelque chose à faire contre ce site qui permet la prostitution de mineurs! » De fait, une brève recherche dans la presse régionale française montre que le site est associé à des faits de pédopornographie et de prostitution depuis 2014, au moins. Ainsi, Ouest France a déjà évoqué le rôle de Cocoland dans plusieurs affaires judiciaires: deux lycéens de Cholet avaient utilisé le site pour piéger des adultes avec de fausses annonces de rapports sexuels tarifés. Plus récemment, en 2019, un Brestois avait été condamné pour avoir téléchargé 3 000 images et 160 vidéos d’enfants sur Cocoland entre 2013 et 2016, allant jusqu’à y passer 8 heures par jour quand il ne travaillait pas. En 2014, c’est le Parisien qui révèle, en rendant compte d’une audience au tribunal de Compiègne, que des gendarmes ont réussi à piéger deux pédophiles en se faisant passer pour une fillette de 13 ans sur Cocoland. Une autre affaire, révélée par l’Est Républicain, se déroule à Troyes et présente de troublantes similitudes avec le dossier calaisien: deux filles de 16 ans, décrites comme « vulnérables » avaient été contraintes à se prostituer par deux autres adolescentes, qui géraient les rendez-vous avec la clientèle via... Cocoland.

Le site internet lejournalduweb a ainsi relevé, dans un article de juillet 2022, qu’il suffit d’un pseudo, de donner son âge, son sexe et son code postal, pour s’inscrire. Et que si la description du site prévient bien que l’utilisateur doit « être respectueux des autres et ne pas parler de sujets à caractère sexuelle (sic). En cas de manquement, votre téléphone sera banni », la modération semble être réduite, de même que la vérification de la majorité des utilisateurs. Contacté par mail, le service client du site en France n’avait pas donné suite à nos questions dans les délais du bouclage. Le parquet de Boulogne-sur-Mer nous précise qu’à sa connaissance, il n’y a pas de procédure ou d’enquête ouverte sur ce site, du moins sur son ressort.