Mystères de Béthune: pourquoi ils ont participé
Un auteur à succès roi du polar, un maître pâtissier, un Docteur en histoire et un journaliste. Pas évident d’attacher son nom à une opération mêlant fiction et réalité. Et pourtant, ils l’ont fait.


Franck Thilliez, romancier et scénariste
« J’ai trouvé originale l’idée de susciter l’interrogation des Béthunois par le biais d’une étrange énigme. Quand Comme des Français, par l’intermédiaire de Bertrand Haquette, m’a demandé d’apporter du crédit par ma voix, sur un message posté sur les réseaux sociaux, j’ai accepté. Cela permettait également de voir à quelle vitesse se propageaient les informations et de constater leur impact dans la vraie vie. À plusieurs reprises, des connaissances diverses m’ont posé des questions à ce sujet, ça les intriguait ! En tant qu’auteur de polar, ça m’intéresse. »
Jean-Claude Jeanson, maître pâtigoustier
« Depuis 19 ans, je restaure un monument historique de Béthune, sur l’emplacement de l’ancien couvent des Récollets. C’est un lieu chargé d’histoire. Je suis aussi très sensible à tout ce qui touche à la culture, aux arts, à l’histoire locale et au patrimoine en général. Naturellement, j’ai trouvé très intéressante l’idée d’un jeu qui mettrait en valeur l’histoire de Béthune. Je soutiens aussi les initiatives qui cherchent à promouvoir le commerce de centre-ville. »
Bertrand Haquette, docteur en Histoire
« Avoir l’occasion d’écrire sur le Moyen Âge béthunois, sur le diable, sur Nicaise Ladam, ça ne se manque pas. J’espère cependant ne pas avoir choqué ceux qui ont pu y croire car ils ont pu être trompés par un discours historique cohérent puisqu’il était entièrement basé sur des éléments authentiques. En cela, cette « opération CornedBeff » m’a permis de lancer un avertissement. Il faut rejeter l’argument d’autorité au profit du seul raisonnement. Je félicite l’internaute qui avait remarqué la faille dans les collages sur le beffroi : jamais des satanistes n’auraient agi ainsi. Il faut donc se méfier des pseudos spécialistes, du bobard par amalgame, des mensonges bien ficelés et martelés. Certains élus sont spécialistes. Et ne pas se laisser aveugler par un titre ronflant. Docteur en histoire, ça ne veut pas dire qu’on détient la vérité. »
Frédéric Petronio, rédacteur en chef de L’Avenir de l’Artois
« S’associer à une initiative qui implique les habitants, met en lumière le patrimoine et l’histoire de la ville, avec pour finalité de créer du flux vers les commerces, c’est aussi une façon d’être militant du territoire sur lequel on vit. Et puis cette forme nous a permis de remettre intelligemment au goût du jour cette tradition un peu perdue dans les titres de presse : le poisson d’avril… Certes en novembre. Enfin, c’était aussi pour moi, journaliste, l’occasion de montrer que le tam-tam des réseaux sociaux sur lesquels nous nous sommes beaucoup appuyés, doit toujours être pris avec beaucoup de recul. »