La déclaration qui a torpillé l’union de Gauche à Béthune
Nathalie Delbart annonce l’union de Gauche, Stéphane Saint-André conteste, Jacques Mellick se positionne tandis que Michel Dagbert accepte le rôle de leader


Les faits. À l’approche des élections municipales, de nouveaux épisodes sont venus agiter le feuilleton déjà mouvementé de la tentative d’union des forces de gauche. Un mail envoyé samedi 23 novembre a mis le feu aux poudres et provoqué des réactions en chaîne des principaux acteurs politiques béthunois. Nathalie Delbart affirmative, Stéphane Saint-André énervé, Jacques Mellick perfectionniste, Michel Dagbert confiant et Jacky Lefort fataliste : les gauches se croisent et se frôlent, sans réellement s’acoquiner entre elles.
Que celui qui comprend lève le doigt. Samedi 23 novembre, Nathalie Delbart, vice-présidente du conseil départemental, sur la ligne de départ pour les élections municipales, nous adresse un mail, au nom de l’association dont elle est membre, Vivre Béthune. Sa teneur laisse penser que les forces de Gauche sont parvenues à un accord et devraient faire liste commune. Le communiqué affirme que l’ex-maire, et candidat actuel, Stéphane Saint-André, a pris une décision : « Nathalie Delbart et Stéphane Saint-André ont décidé de se retirer de la tête de liste pour donner toutes ses chances à l’union des forces de Gauche. » Puis, elle annonce le nom de celui qui devrait rassembler les électeurs de la Gauche réunifiée : « Le 19 novembre, l’association « Vivre Béthune » a pris la décision à une large majorité de confier à Michel Dagbert, étant donné son expérience et ses compétences, la mission de rassemblement autour d’un projet commun. » Dont acte.
Mensonge et malhonnêteté
Mais ce même samedi 23 novembre, un Stéphane Saint-André remonté nous contactait et dénonçait : « Un coup de force. Je ne suis pas au courant du communiqué de Vivre Béthune. Je veux bien tout ce qu’on veut, mais on ne parle pas à ma place. Dire que j’ai décidé de me retirer au profit de qui que ce soit est un mensonge. » Puis, lundi 26 novembre, il nous précisait son propos : « Oui, avec les membres de ma liste on a accepté l’idée de se retirer. Mais là, c’est malhonnête. Mes membres voudraient qu’on continue à travailler à l’idée d’une troisième personne. » Enfin, il l’assure : « Si vraiment une union n’était pas possible, nous maintiendrons notre liste. Et nous serions favorables à une union au soir du premier tour, qu’importe qui serait la tête de liste de Gauche adverse. »
Lundi 26 novembre toujours, le créateur et président de l’association Vivre Béthune, Jacky Lefort, expliquait : « J’ai travaillé à l’union des forces de Gauche. Nathalie Delbart et Stéphane Saint-André m’avaient confirmé accepter de laisser la tête de liste et de trouver une troisième personne, qui mènerait l’union. Entre deux, Jacques Mellick a créé son groupe de réflexion, auquel a souhaité participer Michel Dagbert. Les deux ont souhaité nous rencontrer, vendredi 15 novembre. Mardi 19 novembre, par vote, Vivre Béthune acceptait que Michel Dagbert devienne le tête de liste. »
« Si Michel Dagbert n’adhère pas à cette démarche citoyenne,
notre groupe présentera une liste »
Jacques Mellick
Nouvel épisode
Mercredi 27 novembre. Jacques Mellick nous appelle pour apporter des précisions sur une « subtilité » comme il le formule : « Avec le groupe de réflexion que j’ai créé, nous allons recevoir Michel Dagbert, qui s’est référé à un rassemblement républicain, comme le défend notre groupe : avec autant de personnes de sensibilité de Gauche que de Droite. Nous voulons un rassemblement citoyen et républicain. Si Michel Dagbert n’adhère pas à cette démarche citoyenne, sans représentation d’un parti politique, notre groupe présentera une liste. » Interrogé mercredi 27 novembre, à la suite des propos de Jacques Mellick, Michel Dagbert explique : « Je ne vois pas de paradoxe entre être tête de liste d’une union de Gauche et m’intéresser à la démarche entreprise par Jacques Mellick. Je n’exclus pas d’agréger toutes les bonnes volontés à la liste des forces de Gauche unies. » Puis il assène : « Je ne me suis jamais imposé où que ce soit. Je travaille depuis 2016 à l’union des forces de Gauche. »
Indisponible par téléphone, Nathalie Delbart nous a répondus par SMS mercredi 27 novembre : « Nous parlons uniquement en notre nom sur des décisions que nous avons prises au sein de l’association, en aucune manière au nom de qui que ce soit d’autre et encore moins des partis politiques. Il nous semble légitime de pouvoir nous réunir et nous exprimer en notre nom sans avoir à demander la permission aux uns et aux autres. »
Nathalie Delbart dit parler uniquement au nom de l’association, mais tout en citant celui de Stéphane Saint-André... Décidément, ces deux là ne semblent pas se comprendre.