Lens: à la rue après avoir perdu son emploi
À 24 ans, Romain Bourlard est sans domicile fixe. Actuellement accueilli par le centre de La Boussole, il s’est fixé pour objectif en 2020 de retrouver un travail et un logement


Romain Bourlard est aujourd’hui ce que l’on appelle un SDF, sans domicile fixe. À 24 ans, le jeune homme a pourtant des diplômes, il a même fait les apprentis d’Auteuil. Mais la vie l’a mené au centre de La Boussole à Lens, où il a décidé de se reprendre en main et s’est fixé pour objectif en 2020 de retrouver un travail et un logement à lui. Romain Bourlard n’a pas toujours été sans domicile : « J’ai vécu dix ans en famille d’accueil, à mes 18 ans j’ai pu bénéficier d’un contrat jeune majeur, ce qui me permettait de rester dans ma famille d’accueil même si j’avais passé la majorité. » L’homme y restera trois ans de plus, se formera aux métiers des espaces verts et travaillera pour un Esat à Lens.
Des conséquences lourdes
« À 21 ans, comme je travaillais, je suis parti de ma famille d’accueil vers un foyer pour jeune travailleur (FJT) à Liévin. J’y suis resté deux ans. » Au début comme tout locataire, Romain paie le loyer de son studio au FJT. « Et un jour, j’ai perdu mon travail. Au début, j’ai continué à payer le loyer. Puis j’ai commencé à ne plus avoir trop d’argent car je suis accro aux jeux de simulation de conduite. Alors, j’ai fait le choix d’arrêter de payer mon loyer pour continuer à payer mes jeux. » Et là, tout s’enchaîne. Les dettes s’accumulent, « au bout de six mois, le directeur du FJT m’a dit que je ne pouvais plus rester, j’ai dû partir. Pourtant il m’avait prévenu mais je n’ai pas su écouter. Je ne me rendais pas compte des conséquences qu’allait avoir ce choix. »
Romain étant porteur d’un handicap, il n’est pas directement mis à la rue. « Mais dès qu’une place en foyer pour SDF s’est libérée j’ai dû y aller, c’est comme ça que je suis arrivé à La Boussole. » Le plus dur ? « Ne pas avoir d’intimité. Avant, en FJT, j’avais mon petit studio avec mes affaires. Ici, tout est commun, et encore j’ai la chance d’avoir une chambre seule. »
La douche froide pour le jeune homme que la vie n’épargne pas. Mais plus qu’une simple chambre, à La Boussole il trouve des éducateurs et des associations sur qui s’appuyer et surtout qui l’aident à se réintégrer dans une société qu’il voit de loin. « Perdre son job et son logement ça peut arriver à tout le monde et très vite. Ici j’ai appris à me responsabiliser et que chaque acte avait des conséquences. Mon objectif pour 2020, c’est de refaire mon CV, me réinscrire à Pôle emploi. J’espère trouver un travail, j’ai deux Caces. Et surtout, retrouver un chez moi. »