Wingles : le combat d’une mère pour les études de son fils
Valérie Degros se bat depuis des années pour que Ryan, son fils, puisse suivre des études. Il est atteint de rétinite pigmentaire. Le jeune homme est dans l’impasse


Valérie Degros s’occupe sans relâche et depuis les 8 ans, de son fils Ryan, un combat pour sa scolarité. « Ce combat n’est pas nouveau. Depuis que la maladie s’est déclarée chez Ryan, c’est comme ça. Des fois, les gens me demandent si je n’ai pas envie d’abandonner. Mais je ne peux pas, c’est viscéral, on parle de l’avenir de mon fils tout de même. » En primaire pas de souci, les instituteurs prenaient soin d’adapter tous les supports. « Il ne demandait que des formats agrandis. Après au collège et au lycée ont commencé les luttes pour qu’il puisse avoir quelqu’un qui l’accompagne pour l’aider à prendre des notes. À l’époque, on ne pouvait pas avoir quelqu’un tout le temps, alors on a privilégié les maths et le français. » Malgré tout, Ryan continue sa scolarité, obtient son brevet, puis son bac ainsi qu’un BTS d’assistant manager au lycée Voltaire de Wingles. À la rentrée de septembre 2019, il intègre la faculté de droit de Douai pour devenir assistant juridique. « Là, je me pensais sauvée. Je me suis dit il entre en fac de droit, c’est les gens qui défendent les droits des autres qui suivent ces cursus. Et lors des portes ouvertes, on avait été très bien accueilli et on nous avait certifié qu’il serait aidé. »
La douche froide
En septembre 2019, Ryan intègre une première année de licence. Si les dossiers pour l’aide au handicap se font et lui permettent une aide aux transports pour se rendre en cours, une fois sur place le son de cloche n’est plus le même. « Ryan aurait dû avoir quelqu’un pour l’aider à prendre des notes, mais rien n’arrive. J’ai même proposé à la fac d’aller, gratuitement, avec lui en cours pour prendre ses notes. On me l’a refusé », déplore la maman. En novembre Ryan passe ses partiels, qu’il rate. « Il n’avait pas de cours pour apprendre au fur et à mesure. Comment voulez-vous apprendre dans ces conditions ? Il a bien essayé de prendre des notes, mais ça n’est pas possible. Seul deux professeurs lui ont donné des polycopiés. Et un camarade lui a donné une partie des cours sur clef USB, à peine deux semaines avant les examens. » Aujourd’hui Valérie Degros crie sa colère, et déplore que son fils soit contraint de démissionner de sa licence, « il a jusqu’au 31 janvier pour rendre un projet de stage. Mais même pour ça, il n’y a eu personne pour l’aider, et son handicap lui a barré la route. »