Henrique Ramos repart en campagne
L’opposant de 2014 repart en campagne pour ravir le siège de Guy Allemand, avec en bandoulière un rapport de la Cour des Comptes et une charte de déontologie…


Il n’y a pas qu’à Calais que les maires sortants débauchent d’anciens opposants sur leur liste : à Sangatte-Blériot, Francine Thorel, qui siégeait dans l’opposition avec Henrique Ramos, va rejoindre Guy Allemand. Henrique Ramos a l’air plus perplexe que furieux : « J’ai quand même salué le travail qu’elle a réalisé parmi nous… » Pour le reste, il explique que le contexte est différent de 2014 : « On avait monté la liste très tard, un peu par hasard, en réalisant que Guy Allemand avait rassemblé PS et UMP et qu’il n’y avait plus d’opposition. Pour que les habitants aient au moins une alternative… Cette année, c’était plus simple : on s’y est pris à l’avance, on a fait les démarches sur internet et on déposera lundi nos documents en sous-préfecture. »
Feu sur le golf et les finances
Autre leçon qu’il tire des dernières élections : ne pas révéler trop vite son programme, de peur d’inspirer ses adversaires. Aussi se contente-t-il des grandes lignes : « la cantine scolaire alimentée en circuits courts, qui tendrait progressivement vers la gratuité, ou au moins à des prix très bas. » Il veut aussi réaliser quelques vieux dossiers qui semblent au point mort : « la piste cyclable de Blériot à Sangatte, voire jusqu’au Blanc-Nez » et de « nouveaux chemins de randonnée, mieux balisés, en partenariat avec le Département et Eden 62. » Il promet surtout plus de transparence : « Je siège dans plusieurs commissions et je n’ai presque jamais été interrogé sur les appels d’offres ». Aussi a-t-il signé avec ses colistiers une charte éthique de quatorze articles les engageant, entres autres, à se concerter avec les habitants avant d’investir, de s’interdire de recevoir cadeaux et avantages en lien avec les affaires communales ou d’avantager leurs proches, le tout sous peine de démission. « Une refonte du site internet de la Mairie pour plus de fluidité. » On l’attend sur le sujet brûlant du golf et de l’éco-village balnéaire, qui tourne au marathon judiciaire : « En soi ce n’est pas un mauvais projet, mais il est entouré de zones hyper protégées et les agriculteurs n’ont pas été consultés en amont. Alors bien sûr le projet est défendu par l’État et Eurotunnel -Gounon a des appuis très haut placés- mais ça paraît difficile de le réaliser. D’autant qu’un golf est très difficile à rentabiliser : il n’y a que trois golfs rentables au nord de Paris… Je trouve que la commune en fait beaucoup pour un projet privé qui ne lui appartiendra même pas ! »
Son autre angle d’attaque, c’est naturellement les finances. Rapport de la Cour des Comptes en mains, il répète que le fond du problème vient du poids écrasant des infrastructures, « trop nombreuses et qui coûtent cher à entretenir en gardiennage, chauffage, entretien et eau. C’est ça qui nous plombe ! »