Douvrin: Éric et Thierry bloqués à Marrakech à cause du Coronavirus
La compagne d’un des deux frères donne l’alerte. Éric, motard de 55 ans et Thierry (51 ans), sont bloqués au Maroc après la fermeture des frontières à cause du Coronavirus.


Son témoignage tient autant de l’indignation que de l’appel à une prise de conscience des autorités françaises.
« On nous dit que des avions rentrent du Maroc avec des gens. Je voudrais bien savoir d’où ils partent. »
Samedi 14 mars, depuis le début de matinée, Florence n’a de cesse de secouer le cocotier. Éric, son conjoint et Thierry, le frère de celui-ci, sont bloqués à l’aéroport de Marrakech, au Maroc. La compagne du Douvrinois explique : « Ils rentraient d’un road trop à moto dans le sud du Maroc. Ils ont l’habitude d’aller là-bas. » Elle-même rentre du Maroc, où de son côté, elle a passé un séjour à Daklha, spot de wind surf.
Elle raconte : « Je suis rentrée lundi. Éric et Thierry devaient décoller ce matin (NDLR : samedi 14 mars) à 6h30. Et arriver à Lille vers 9h30. » Mais voilà. Les deux hommes ne sont jamais repartis. « Hier soir, ils ont reçu un mail leur disant que le vol était annulé. Ce matin, ils se sont quand même rendus à l’aéroport de Marrakech, pour trouver un avion. » Sur place, la scène est surréaliste. L’aéroport est rempli de Français cherchant à rentrer. « Mon conjoint m’a raconté des scènes de désespoir. Il a vu des gens pleurer et avoir des crises de nerfs à l’aéroport ! » Et Florence de poser une question simple : « Pourquoi n’y a-t-il pas eu de délai de fermeture ? Visiblement, tout s’est décidé hier en une après-midi. Les vols entre le Maroc et la France sont annulés. Et les gens sont piégés. Aux États-Unis, Trump a laissé 48 heures aux gens pour se retourner ! Pourquoi n’a-t-on pas fait pareil ?! »
Sentiment d’abandon
Le sentiment d’abandon est total. « La compagnie avec laquelle ils devaient repartir ne répond plus. Quand on appelle l’ambassade, les réponses qu’on nous fait signifient qu’on doit se débrouiller. Pourtant nous ne sommes pas partis n’importe comment. Nous avons bien signalé notre présence au Maroc auprès des autorités Françaises. »
En début d’après-midi, toujours samedi 14 mars, les deux hommes pensent avoir trouvé un moyen de se rapprocher de la France. « Des amis étaient prêts à aller les chercher en bateau. Mais ce n’est pas possible à cause des interdictions. Ils ont trouvé un vol Marrakech-Lisbonne mardi. Puis un vol Lisbonne-Prague jeudi, puis Prague-Genève vendredi. », rapporte ainsi Florence, qui correspond par Messenger avec son compagnon. Mais un autre nuage s’annonce au-dessus de ce plan : « Le Portugal a lui aussi fermé toutes ses frontières. Je ne sais pas comment ils vont faire. »
Florence conclut : « Ce sont deux baroudeurs. Ils vont trouver une solution. Mais comment vont faire les familles françaises dans la même situation ? Ils ont vu des gens avec des bébés. Il faut que les autorités bougent et ne les laissent pas là ou ailleurs dans le monde. »