Ces employés qui sont aussi en première ligne
Ces employés restent exposés pour nous garantir une alimentation normale.


Olivier Guyot, le patron franchisé des Intermarché de Calais, Les Attaques, Marquise et Wimereux, a pris les devants de la crise du Covid-19, dès le mardi 10 mars : « le premier réflexe a été de protéger les collaborateurs, en donnant la consigne de passer une lingette désinfectante après chaque passage en caisse, et de maintenir les distances. C’était la semaine dernière mais ça paraît une éternité, parce que les gens n’en parlaient pas du tout de la même façon. Pourtant il se passait déjà quelque chose, on le voyait au drive et aux volumes qui augmentaient dans les caddies. Le jeudi, dans les heures qui ont précédé la première intervention du président, on a préparé les affichettes de recommandations. Le vendredi, ici à Marquise puisqu’on a la chance d’avoir deux portes, on a imposé une porte d’entrée et une de sortie. Et je crois qu’on a bien fait, parce que ça a permis un peu de fluidité compte tenu des circonstances. »
Car du week-end dernier à ce mardi midi, comme toutes les autres surfaces de vente d’alimentaire, des supérettes aux hypers, les Intermarché ont été pris d’assaut. « Ce qu’on ressentait chez les clients, à ce moment-là, ce n’était pas la peur d’être malade, c’était la peur de manquer. Mais depuis le début du confinement, on voit que ça a changé, les clients font plus attention aux distances par exemple, on a moins besoin de leur dire. »
Flux tendus
Juste avant le confinement, en vigueur depuis mardi midi, le patron avait pris des mesures de restrictions des entrées : « Selon les moments, entre 60 et 100 personnes dans le magasin. On continue de demander aux clients de ne venir qu’à une personne par chariot, quitte à laisser les enfants dans la voiture. Ceci dit, on n’a pas le pouvoir d’exiger quoi que ce soit. On fait un rappel au niveau de l’accueil et c’est tout. Et on ne va pas refuser l’entrée à une maman seule avec un bébé. »
Après la folie du week-end dernier, le confinement a radicalement changé l’ambiance en magasin, désormais feutrée : « L’activité est en train de baisser, mais on s’y attendait. Ce n’est pas parce que des gens ont fait des stocks. Il y a clairement moins de monde qui sort. »
Des services pour les seniors
L’initiative a été également été prise par Olivier Guyot d’ouvrir le magasin une demi-heure plus tôt, et de réserver ce créneau horaire aux clients de plus de 70 ans : « On le maintient, mais ça peut finir par poser problème parce que beaucoup de clients, âgés donc, viennent à cette heure et que ça devient presque contraire à l’idée de départ. D’autant que maintenant c’est très fluide en journée. » De plus, Intermarché a mis en place des livraisons pour ses clients de plus de 70 ans, le jeudi : « Il y a une telle demande qu’on envisage d’ajouter une journée. »
Plexiglas, masque et gants
Du côté des stocks du magasin, la situation est revenue à la normale : « Nous sommes livrés tous les jours, et de tout. » Faut-il craindre un retour massif quand les stocks à domicile auront diminué ? « Les partenaires d’Intermarché en Italie, Conrad, ont vécu exactement la même chose qu’ici avec un peu d’avance. Et il n’y a pas eu d’autres mouvements massifs comme ceux de la semaine dernière. L’activité est à la normale. »
« Nous sommes livrés tous les jours, et de tout »
Chez Intermarché, les personnes en caisse sont isolées du client par une plaque de plexiglas, elles portent aussi un masque et des gants. Sur 150 salariés des quatre Intermarché, à peine six ont fait valoir leur droit à l’arrêt maladie exceptionnel de quinze jours : « 60 % de nos collaborateurs travaillent à la mise en rayon, de 5h30 à 8h30. Pour eux, la solution de garde des enfants était déjà trouvée, explique le patron. On prend toutes les précautions possibles, on y pense forcément mais il n’y a pas de psychose. »
Des compensations pour la situation exceptionnelle vécue la semaine dernière sont prévues. Et une petite attention a été glissée sur la page Facebook du magasin : on peut y laisser un mot d’encouragement pour ces salariés à leur poste pour que nous ne manquions de rien.