Harnes : les éducateurs veillent au grain
Habituellement au contact des jeunes, les éducateurs spécialisés d’Avenir des cités ont adapté leur travail avec le confinement et échangent également avec les parents


L es parents se rendent compte de la difficulté d’être enseignant », plaisante Nordine Lagragui, éducateur spécialisé. Depuis le début du confinement, le quotidien de Nordine Lagragui a un peu changé. « Nous travaillons principalement sur les jeunes de 11 à 16 ans. Nous sommes en relation avec le collège pour travailler sur le décrochage scolaire. Et nous mettons en place différents projets pour faire sortir les jeunes de leur chambre, pour qu’ils s’intéressent au monde qui les entoure », explique-t-il.
Mais dans ce contexte actuel, il poursuit : « Nous avons de plus en plus d’appels de parents perdus et dépassés. Ils doivent aider leurs enfants à faire les devoirs mais ils n’ont pas les qualités et les aptitudes pour mener cela à bien. Ils se découragent même. » Alors, il est à l’écoute et essaye de rassurer. « On essaye de leur donner quelques pistes, des orientations. Être prof, c’est une vocation », affirme Nordine Lagragui.
Le décrochage après le confinement en question
Cependant, un autre problème se dresse pour ces familles : les moyens. « On a demandé aux parents de faire les devoirs. Sauf qu’il y a des familles qui n’ont pas d’ordinateur, d’autres n’ont pas d’imprimante ou encore, avec tous les papiers à imprimer, c’est la course aux cartouches », peste l’éducateur.
Une difficulté dont il essaye de venir à bout. « Avec le collège de Harnes, on s’organise pour prêter des tablettes ou des ordinateurs aux familles. Lorsqu’il y a des papiers à imprimer, nous le faisons. Récemment, nous avons fait une distribution d’attestation de sortie », commente Nordine Lagragui. Mais avec tous ces tracas, les risques de décrochage scolaire sont bel et bien une réalité. « Entre les parents dépassés, les manques de moyens, le risque de décrochage est très important. J’ai peur de l’après confinement », témoigne l’éducateur spécialisé.
Proposer une chasse à l’œuf
En plus de rester en contact avec les parents et les enfants, les éducateurs spécialisés proposent via leur page Facebook différentes activités pour divertir leur communauté. « Par exemple, j’ai une mère de famille avec six enfants. La plus grande est majeure, la plus petite a six mois. Elle a du mal à gérer tout ce monde à la maison. Et je n’imagine pas les familles en appartement. Pour le jeudi 16 avril, nous allons mettre en place une chasse à l’œuf. Nous allons les distribuer aux familles et celles-ci devront les cacher chez eux. Ensuite, j’ai envie que l’on présente aux jeunes tous les métiers qui sont actuellement en première ligne et qui font marcher le pays », se projette Nordine Lagragui.
Une mise en avant qui pourrait donner des idées d’avenir aux jeunes.