Valérie Pascal, directrice du CHB: «Notre mission, protéger les aînés et les aider à supporter cette période»


Pourquoi avoir mis en place des visites-fenêtre ?
Étant directrice par intérim des Ehpads de Merville et Estaires, j’ai pu discuter avec le médecin-coordonateur et la cadre de santé de Merville qui constataient, depuis le confinement total, un phénomène de glissement (les personnes n’acceptent plus les soins et ne s’alimentent plus, ndlr). J’ai donc repris leur idée pour mettre en place des visites à la fenêtre, par téléphone pour que les résidents et leur famille puissent se voir. D’ailleurs, toutes les visites n’étaient pas interdites…
C’est-à-dire ?
Depuis le début du confinement, les familles qui ont un proche en fin de vie, hors covid, peuvent leur rendre visite. Bien sûr, dans le respect des gestes barrières et un proche à la fois.
Quelle a été votre réaction après l’annonce du 19 avril ?
On nous dit qu’il faut autoriser les visites, avec les précautions actuelles. Mais, tout cela ne peut pas se faire du jour au lendemain, il faut bien réfléchir pour éviter l’effet rebond. Il faut penser à assurer la sécurité de tous. En particulier des résidents. Notre mission, c’est de protéger les aînés et de les aider à supporter cette période. Il faut donc trouver le bon moyen de moduler les visites. Et si mettre en place les consignes strictes, c’est assez simple finalement, les assouplir, ça demande un peu plus de temps.
Comment réussir à faire évoluer les visites à Bailleul ?
On pourrait ouvrir la fenêtre ou la porte en assurant la distanciation entre résident, et proche. Nous pourrions aussi réfléchir à la mise en place de visite dans le jardin, clos, avec un planning. Ce sera possible, il faut qu’on imagine bien comment les mettre en œuvre. La réflexion pourra peut-être même être menée avec les familles.