Le jeune motard n’était «pas un fou de vitesse»

Double peine pour la famille de la victime : légitimement, le tribunal s’interroge sur la vitesse à laquelle le jeune homme circulait au moment de l’accident. Les témoins affirment, unanimement, qu’il « ne roulait pas trop vite ». L’expert judiciaire a évalué sa vitesse à environ 110 km/h sur cette portion à 90, un chiffre que l’avocat de la maman, du beau-père et de la compagne du motard conteste. Me Pelletier a engagé de son propre chef une contre-expertise auprès d’un ingénieur en accidentologie qui a estimé que la victime était en-dessous des 90 km/h quand elle a commencé à freiner pour tenter, vainement, d’éviter l’impact. Pour les proches du motard, c’est très important de prouver que leur fils et fiancé n’est pas responsable de l’accident qui lui a coûté la vie. Me Kieken, avocate du papa, souligne que le motard était « prudent sur la route ».
À 22 ans, le jeune homme avait de beaux projets : il devait se marier cet été, était en train de rénover une maison dans laquelle il allait s’installer avec sa future femme. C’est d’ailleurs là qu’il se rendait quand s’est produit le drame. Le hasard fait que sa maman, chez qui il vivait, l’y rejoignait, et qu’elle est tombée sur l’accident, le jour de son anniversaire... Me Kieken rappelle que celui-ci était « apprécié de tous. Maçon depuis ses 15 ans, il allait passer chef d’équipe... »
Me Pelletier demande 2 100€ de frais d’avocat et 6 240€ pour l’expertise, il réclamera des dommages et intérêts ultérieurement ; Me Kieken demande 20 000 € pour le père de la victime, 10 000 € pour son jeune demi-frère, et 1 000 € pour les frais d’avocat.