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Bruay-la-Buissière: le Cercle des ingénieurs, un lieu par et pour l’élite des mines

À côté du lycée Carnot se tenait un lieu symbolique de la lutte des classes

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À savoir

Série d’été Jusqu’à fin août, L’Avenir de l’Artois repart à l’époque des mines et de ces structures qui ont, pour certaines, traversé les âges à Bruay-la-Buissière.

Nous partons accompagnés de la présidente de l’association Bruacum – cercle historique basé à Labuissière – Chantal Playe.

Deuxième rendez-vous Nous revenons sur l’histoire du bâtiment du Cercle des ingénieurs en lieu est place de l’ancien bar Le Jenkins, dans le centre-ville de Bruay-la-Buissière.

Vous avez sûrement le souvenir du bar Le Jenkins, au carrefour de la rue de la République et de la rue Carnot dans le centre-ville. Ou, si l’on remonte encore plus loin dans le temps, le Prisunic se trouvait là. Nous parlons du Cercle des ingénieurs, du temps des mines.

Construit sur le même schéma des bâtiments des mines à l’époque, avec un parterre sur l’avant de la façade et entouré d’une grille, « C’était une salle pour les ingénieurs des Houillères. Ils faisaient des bals, ils jouaient aux cartes… C’était vraiment un lieu où les ingénieurs se retrouvaient, pour se divertir », explique Chantal Playe, présidente de l’association Bruacum.

« C’était l’élite qui fréquentait le Cercle. Ils avaient le pouvoir. »

Chantal Playe, présidente de Bruacum

Ces ingénieurs étaient les têtes pensantes. Il faisant partie de l’élite. « Ils avaient beaucoup de connaissances techniques. D’ailleurs, généralement les ingénieurs sortaient de l’école des mines de Douai. Elle formait ses propres ingénieurs. Pour donner un exemple de ce qu’ils faisaient, c’étaient eux qui avaient pensé tout le mécanisme des chevalements, entre beaucoup d’autres choses. »

On ne mélange pas les torchons et les serviettes

Et dans ce Cercle des ingénieurs, pas question d’y voir des mineurs débarquer. « On ne mélangeait pas les mineurs et les ingénieurs ». On peut d’ailleurs dire que le Cercle des ingénieurs illustrait parfaitement la lutte des classes. « C’était l’élite qui fréquentait le Cercle, ils avaient le pouvoir, il y avait vraiment deux mondes différents », lance Chantal Playe.

Même si peu d’archives relatent l’histoire de ce bâtiment, Chantal Playe explique : « Il a été détruit avant la fin des mines, puisque je ne l’ai jamais connu. Néanmoins, le bâtiment était sur deux étages, avec à l’orchestre un parquet pour pouvoir danser, à l’étage il y avait sûrement des fauteuils . » Le 7 juin 1958, les Houllières revendent le Cercle des ingénieurs. Le bâtiment a été détruit pour construire le Prisunic, qui a été inauguré en juin 1962, alors que le lycée Carnot était en plein chantier de construction.