Béthune : elle envoie une culotte à Castex pour protester contre la fermeture de son commerce
Laurence Branly, de Tendresse lingerie, a envoyé une culotte de son magasin en signe de protestation sur la fermeture de son commerce dit non-essentiel


Des culottes en veux-tu en voilà. Le premier ministre Jean Castex ne sait peut-être plus quoi en faire… Le collectif baptisé « Action culottée », dont fait partie Laurence Branly, a décidé d’envoyer une culotte au premier ministre, accompagnée d’un courrier protestant contre la fermeture de leurs boutiques de lingerie indépendantes, jugées non-essentielles. « Un groupe s’est monté lors du premier confinement. Le collectif lui s’est créé la semaine dernière et cette idée était d’abord une boutade lancée par Aline Tran, gérante des Rituelles à Paris », explique Laurence Branly. Qui s’est finalement concrétisée. « Ça a fait boule de neige. Les culottes ont commencé à être envoyées lundi (19 avril, NDLR). » Mercredi 21 avril, « 200 courriers ont été envoyés », chiffre la commerçante béthunoise.
Crier leur ras-le-bol
Les boutiques de lingerie et bien d’autres commerces ont de nouveau fermé leur porte le 19 mars. Et ce qui énerve notamment les commerçants dans ce domaine d’activité, c’est de constater que ces mêmes produits sont vendus en grande surface. « Les deux tiers ne respectent pas la loi, le fait de fermer ces rayons-là. » Elle assure même, « deux patrons d’enseignes nous ont répondu qu’ils avaient obtenu l’autorisation par arrêté préfectoral. »
Concernant une possible réaction du gouvernement face à cette action culottée, Laurence Branly n’y croit pas vraiment. « On ne s’attend pas à grand chose. C’est surtout un cri de colère, une question d’équité entre nous, les petits et les grandes surfaces. »
La commerçante béthunoise n’ose pas non plus s’avancer pour la réouverture des commerces à la mi-mai et pourtant, elle n’attend que cela bien sûr. « On n’est pas là pour toucher les aides de l’État. Nos commerces, ce sont nos bébés et on veut revoir nos clients. On veut les conseiller, échanger avec eux. » Un click and collect est bien assuré chez Tendresse lingerie, mais « notre clientèle aime venir en boutique, elles veulent du contact. » L’activité n’est pas non plus la même, Laurence Branly affiche une perte des ventes de moins 50 % en mars et de moins 80 % en avril.