La fille et le neveu racontent le Grand Jacques à Outreau
Au travers d’un riche programme, le centre Jacques-Brel rendra hommage au chanteur-auteur belge dont il a hérité le nom, 40 années après sa disparition


Dans le hall du centre culturel et social Jacques-Brel à Outreau, un maous atelier «découpage de places» occupe employés et bénévoles de la structure. Derniers préparatifs, pas forcément les plus amusants, avant un événement d’envergure : Hommage à Brel, 40 ans déjà. Le directeur du centre, Christophe Ringot, et ses équipes trépignent déjà. La quasi-quinzaine qui les attend ne sera pas de tout repos, surtout qu’ils ont réalisé plus d’un tour de force à l’occasion de cet anniversaire de la disparition du Grand Jacques. De quoi faire monter un peu la pression en coulisse. « Pour les 40 ans, je voulais qu’on mette le paquet, résume Christophe Ringot. Il n’y a pas beaucoup d’artistes aussi appréciés, qui laissent une telle trace derrière eux… Ils se comptent sur les doigts d’une main. »
Brel sous toutes les coutures
Dans la grande salle du centre outrelois, du 2 au 13 octobre, l’exposition réalisée par la fondation Jacques Brel évoquera l’héritage et le génie du chanteur-auteur belge. Elle aurait pu se trouver à Paris ou dans une autre grande ville de France… Mais non, elle sera à Outreau. « On va la chercher à Bruxelles. Ce sont des grands panneaux en verre (700 kilos en tout, ndlr), d’1m50 de hauteur, qui parcourent toute l’Europe… Et ils seront ici à la date anniversaire de sa mort (le 9 octobre, ndlr). » Comme sas de pressurisation, la structure proposera une expo « plus locale » dans l’entrée. Avec des témoignages de Boulonnais qui ont assisté aux concerts de Jacques Brel dans notre ville portuaire, au Coquelin (1967) et au Kursaal (même époque). Y figurera aussi l’idylle entre l’enfant du plat pays et Suzanne Gabriello. Les deux tourtereaux avaient l’habitude de se retirer dans une maison de vacances à Équihen-Plage (le père de Suzanne était Équihenois de cœur). « Suzanne Gabriello voulait qu’il quitte sa femme, ce qu’il a toujours refusé. C’est finalement elle qui est partie. Et elle a toujours raconté que Brel avait écrit Ne me quitte pas après leur rupture. »
Un concert Brel, le neveu, le 13 octobre et un temps d’échange avec Brel, la fille, le 5 octobre
Cette anecdote, la fille de la bête de scène, France Brel, pourrait peut-être l’authentifier. Et en révéler d’autres, par la même occasion. Elle sera présente à 18 h 30, le 5 octobre, pour une rencontre avec le public de son père au centre. Deux de ses livres seront en vente ce soir-là grâce à un partenariat avec la Fnac ; profitez-en donc pour vous les faire dédicacer.
En bouquet final de cette petite quinzaine, c’est le neveu, Bruno Brel, qui brûlera les planches de la salle Phénix. Avec une gestuelle et une énergie qui ne sont pas sans rappeler les performances enfiévrées de son oncle, Bruno Brel partagera avec le public boulonnais ses compositions et reprendra quelques morceaux de son illustre tonton. « J’ai vu Bruno Brel pour la première fois à Wissant en juin dernier, à la salle des fêtes. C’est là que je lui ai parlé de notre projet, retrace Christophe Ringot. C’était très fort ! Il a eu le droit à une standing ovation interminable, il ne pouvait pas quitter la scène le malheureux… » Bon sang ne saurait mentir.