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Boulogne-sur-Mer : une histoire en patois à raconter aux enfants

Notre patois local est accessible à tous même aux plus jeunes. Sylvie Danger, auteure et comédienne vous le certifie. Elle vous raconte l’histoire de «Germaine el tite glaine qui tricote cot cot». Essayez à votre tour, vous verrez, ce n’est pas compliqué.

Journaliste
Temps de lecture: 4 min

co-auteure de la Revue patoisante boulonnaise, Sylvie Danger est une ardente défenseure de la pratique de la langue régionale : « Une langue déclarée en danger par l’Unesco », souligne l’auteure avec émotion. Et pourtant, elle en est certaine, le patois est accessible à tous. Le succès de la Revue en est, à ses yeux, la preuve  : « Et ce qui m’a confortée dans mes observations , c’est quand j’ai vu tous ces jeunes placeurs au théâtre qui, après avoir fait leur travail, restaient dans la salle pour écouter le spectacle juste parce que ça les intéressait. »

« Notre patois est en danger, martèle Sylvie. Je ne veux pas avoir de regrets parce que je n’aurais rien fait pour le sauver. » Comme pour beaucoup d’autres causes toutes aussi louables, l’auteure pense que, si chacun met sa pierre à l’édifice, les choses peuvent peut-être changer.

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Comme souvent avec Sylvie Danger, l’histoire est partie d’un exercice d’observation. Observer, écouter, décortiquer une info, une rumeur... c’est comme ça que naissent la majorité de ses sketchs humoristiques. Cette fois, l’inspiration est venue grâce à une photo trouvée sur internet. On y voit des poules, des glaines en patois, qui portent des vêtements spécialement tricotés pour elles. Il n’en fallait pas plus pour activer sa foisonnante imagination...

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Sylvie Danger en est convaincue, le patois peut perdurer si on le transmet aux jeunes générations. Avec son compère, Pascal Caron, elle a donc commencé à écrire des fables écrites en patois de l’Artois et du Boulonnais Les fables de tata Crocq’ et tonton Pat, et destinées aux adultes comme aux enfants. Elle en a d’ailleurs extrait une chanson : L’écureul qui n’a qu’un n’eul, testée et approuvée sur scène par les spectateurs de la revue  : « J’ai vu que ça plaisait au public et aussi aux jeunes car ils m’en ont parlé. »

Confortée dans son envie de transmission, elle a donc écrit une nouvelle histoire, celle de Germaine el tite glaine qui tricote cot cot... Le code de lecture est expliqué sur la première page. Texte en bleu pour le patois boulonnais, texte en orange pour le patois de l’Artois. « Il y a des petites différences notables comme dans tous les dialectes », souligne-t-elle malicieusement.

Sylvie espère que par le biais des médiathèques, des associations de lecture et de toutes les personnes de bonne volonté, cette histoire écrite en patois sera racontée aux enfants  : « j’espère que les parents vont s’en servir comme un outil pédagogique pour partager un moment de lecture avec leurs enfants ».

 

Une histoire moderne

Sylvie aime quand ça rime. C’est sa marque de fabrique. En partant de cette photo de poules habillées de tricots, elle a brodé une histoire pour les enfants en utilisant toutes les expressions qui parlent de poules. Dans son histoire, Germaine est une «tite glaine», une petite poule en français, qui tricote cot cot... le ton est donné. Germaine, trouve une aiguille dans une botte de foin... c’est balèze ! Mais quelle sorte d’aiguille est-ce-donc là ? Il s’avère que ce sont des aiguilles à tricoter.

Germaine étant une poule à la page, elle suit des tutos sur internet pour apprendre à tricoter. C’est dans l’air du temps après tout. Et la voilà qui sème la mode des tricots de laine au sein de la basse-cour. C’est drôle. Encore plus drôle à lire en patois. Et Sylvie ne manque pas d’arguments pour partager son amour du patois avec le public.

Ses livres sont pour elle une nouvelle façon d’entrer en contact avec les jeunes générations. Vous pouvez en commander sur sa page Facebook  : Les tiotes fables de Tata Croq’ et Tonton pat. Vous y trouverez la mélodie pour chanter les aventures de Germaine.

Elle en a aussi déposé quelques exemplaires à l’école Musée de Boulogne-sur-Mer et pris des contacts avec la mairie de Wimille. Une affaire à suivre.

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