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VIDÉO. Étaples : une exposition pour découvrir les femmes artistes inspirées par la Côte d’Opale

Depuis la fin du 19e siècle, des femmes du monde entier ont nourri leur œuvre des paysages et des scènes de la Côte d’Opale. L’exposition présentée au port départemental jusqu’au 17 novembre prochain réunit un échantillon de leurs productions.
Journaliste
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Connaissez-vous Marie Cazin, Marie Tuck, Isobel Rae, Paule Crampel, Édith Vaucamps ? Nées dans la deuxième moitié du 19e siècle, ces peintres françaises et étrangères ont pour point commun d’avoir été touchées par la lumière de la Côte d’Opale. Elles y ont vécu un temps, y sont parfois restées. Quelques-unes, à l’image d’Élizabeth Nourse ou Béatrice How, sont des membres éminents de l’école dite « d’Étaples », majoritairement féminine. Pourtant, comme s’attache à le montrer l’exposition présentée cet été au musée du port départemental d’Étaples, à l’époque, l’art au féminin n’avait rien d’une évidence.

C’est à leur rendre hommage que s’attelle donc la scénographie de l’exposition du musée du port départemental, présentée depuis le 29 juin jusqu’au 17 novembre. Cette exposition est gratuite. Elle propose une centaine d’huiles, aquarelles, gouaches ou pastels témoignant d’un talent mûr ou naissant. Des panneaux d’explication, clairs et graphiques, la jalonnent. Tous rendent compte de la difficulté, pour les femmes, à faire carrière à une époque où elles n’ont pas le droit d’étudier à l’École des Beaux-Arts de Paris, où leur présence dans les Salons reste timide. Faute d’encouragement public, la vocation de ces femmes artistes fleurit donc à l’ombre d’un foyer artistique familial, du côté des parents ou du mari.

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L’exclusion des femmes des Beaux-Arts (il leur faudra attendre 1897 pour y entrer) précipite l’éclosion d’académies privées où des classes leur sont réservées. Territoire recherché pour sa lumière si singulière, la Côte d’Opale s’impose, pour plusieurs d’entre elles, comme destination pour un voyage d’études. Étaples, Wissant mais aussi l’arrière-pays de Montreuil-sur-Mer deviennent des lieux de villégiature, voire de résidence.

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Qu’est-ce qui inspire donc ces femmes, alors ? Un pêcheur grincheux sondant l’horizon avec ses jumelles. Des scènes de marché. Des bals. Des fleurs. Des chevaux. Des portraits de mère à l’enfant. Vers quel type d’œuvre se tournent-elles ? Toutes. La plupart des toiles montrent des scènes de plein air, comme si, pour mieux peindre, et dans le sillage des impressionnistes, ces femmes artistes avaient d’abord cherché à représenter la lumière de la Côte d’Opale.

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Si certaines toiles témoignent d’un relatif académisme et manquent, paradoxalement, de lumière, d’autres s’imposent par leur délicatesse et leur simplicité, ainsi le bronze de Marie Cazin, appelé sobrement « Les Jeunes filles » ou la toile montrant un vieux calvaire d’Étaples, le soir tombant, vu d’un bateau sur le port, signé Édith Vaucamps.

Témoignages d’une époque révolue, des photos de Mary Isabelle Bowes révèlent à nos yeux curieux des visages du passé, comme cette équipe de jeunes footballeurs à la fin du 19e siècle, ou un groupe d’enfants encore étonnés de se voir capturés pour l’éternité. 150 ans plus tard, l’exposition répare une injustice et marque un jalon dans la redécouverte des femmes artistes du passé. Une évidence.

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