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Une baleine à bosse observée au large de Boulogne, comment l’expliquer ?

Début février, une habitante du Boulonnais a vécu un moment magique en apercevant une baleine au large de Boulogne-sur-Mer lors d’une sortie en mer. Jacky Karpouzopoulos, le responsable de la coordination mammalogique du nord de la France, explique la présence de l’animal.
Journaliste
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Bérengère Rigaux n’oubliera pas sa sortie en mer, le dimanche 2 février, au large de Boulogne-sur-Mer. Au programme avec sa famille – il y avait six personnes sur le Loupbar – une après-midi pêche sous un ciel particulièrement clément. Mais au-delà des remontées du jour, c’est surtout la rencontre avec une baleine à bosse d’environ une dizaine de mètres pour 12 tonnes qui restera dans les mémoires. «C’était impressionnant, jure cette témoin. Nous n’étions pas très loin de la digue Carnot et quand on a vu cette baleine, on a tenté de s’approcher pour prendre des images.» Quelques secondes, tournées grâce à un téléphone, permettent de voir l’imposant animal entrer et sortir de l’eau, avec ce côté majestueux dans son déplacement. Soudain, «la baleine est apparue à trois mètres de nous, reprend Bérengère. Certains sur le bateau ont eu peur même si c’était un beau spectacle ».

Une nouvelle route de migration ?

Le spectacle fait encore parler plusieurs jours après, et notamment Jacky Karpouzopoulos, qui a vu passer les vidéos sur les réseaux sociaux. «C’est un spécimen adulte, d’après le responsable de la Coordination mammalogique du nord de la France, une pointure dans son domaine. Durant janvier-février, ces baleines remontent des côtes africaines vers l’Arctique pour se nourrir et se reproduire.» Classiquement, ces baleines empruntent l’Atlantique via les côtes irlandaises. Or depuis plusieurs années, «certaines optent pour le Cotentin puis le détroit chez nous, la Belgique, les Pays-Bas, etc.», poursuit Jacky Karpouzopoulos.

CALAIS Espèces marines présentes dans le Détroit.png

Le spécialiste, que l’on voit régulièrement autopsier des animaux échoués sur la Côte d’Opale, a plusieurs pistes pour expliquer la présence de ce mammifère marin. «Il suit sa nourriture et des petits poissons que l’on trouve chez nous, comme l’équille. C’est aussi un animal qui s’adapte au changement climatique et il n’a pas d’autre choix s’il souhaite continuer à survivre et trouver à manger.» Il y a trois semaines, un autre spécimen avait été aperçu près d’Ambleteuse. «Depuis six à sept ans, ces animaux passent ici, achève Jacky Karpouzopoulos. Est-ce une nouvelle route de migration? Il y a aussi un côté inquiétant à les voir contraints d’emprunter ces voies.» En mai-juin, ces baleines effectueront la route inverse pour mettre bas vers des eaux plus chaudes.

Jacky Karpouzopoulos rappelle l’importance de signaler toute présence de ces mammifères dans nos eaux. N’hésitez donc pas à prendre des photos et vidéos lorsque cela se produit et à les adresser à mammiferes-marins@cmnf.fr

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