Quand le visage retrouve son éclat : rencontre avec Marie, facialiste passionnée

Il suffit de s’asseoir face à elle pour comprendre que son métier ne se résume ni à un massage, ni à une tendance bien-être. Dans son cabinet lumineux de Condette, elle parle du visage comme d’un territoire intime, fragile, vivant. Un espace où se déposent les histoires, les émotions, les jours rapides et les nuits trop courtes. Pourtant, son parcours n’avait rien de prédestiné.
Un virage radical après 17 ans de bureau
Pendant dix-sept ans, elle évolue dans des services financiers, de comptabilité et de ressources humaines. Dans de grandes structures, comme dans des entreprises à taille humaine. « J’ai passé beaucoup de temps derrière un ordinateur. Je sais ce que le corps encaisse. Les tensions dans la nuque, les migraines, la mâchoire serrée… J’en étais arrivée là. »
Pourtant, quelque chose germe. « Je sentais que cet univers m’appelait, que quelque chose vibrait en moi. » Puis arrive 2021. Moment covid. Le moment où elle décide de tout arrêter. «J’ai eu un flash. Une certitude. Je savais exactement ce que je voulais faire, et j’ai sauté. »

La révélation Kobido : un déclic venu huit ans plus tôt
Curieusement, la racine de cette transformation remonte bien avant sa reconversion. « Huit ans avant, j’étais tombée sur un article dans Biba, sur le Kobido. À l’époque, j’avais des rides au niveau du front et je m’intéressais au lifting naturel. L’article m’a fascinée. » Elle garde cela quelque part en elle. Puis les discussions entre amies, un séjour parisien, et surtout le confinement accélèrent une réflexion déjà installée.
« J’avais besoin de sens. Le toucher, l’émotion, le naturel… tout cela m’appelait.» Elle s’inscrit alors à l’Académie des Facialistes, fondée par Delphine Langlois.« Je fais partie de la toute première promotion. Une année dense, passionnante : la peau, les muscles, le Kobido, le Gua Sha, le stretch, les examens… C’était du sérieux, du précis, du technique. Et je me suis révélée. »
Elle se plonge dans la tradition du Kobido japonais, héritée des maîtres et transmise dans un respect profond du geste. « J’ai ensuite eu l’expertise de Maître Takumi Finch, qui m’a transmis une mémoire du mouvement. Il y a quelque chose d’intemporel dans cette pratique.»

Quitter la ville, retrouver la nature : un choix d’équilibre
Formée, diplômée, prête : elle s’installe à Lille, mais le cœur n’y est pas toujours. « J’avais besoin de nature. J’étais maman solo, entrepreneure… j’avais besoin d’un cadre qui respire. » Un séjour sur la Côte d’Opale change tout. «Hardelot a été un coup de cœur. J’ai eu le sentiment immédiat que je devais vivre là, au bord de la mer, entourée de nature. » Elle installe son cabinet à Condette, un espace apaisant, baigné de lumière, où l’on ressent immédiatement un ralentissement. «Les gens viennent ici pour souffler.»
Le visage, un livre ouvert
Très vite, elle développe une approche simple : écouter le visage autant que la personne. « Notre visage dit tout avant même qu’on parle. Le stress, la tristesse, la frustration, la colère, même les choses qu’on n’ose pas dire.» Elle observe des motifs récurrents : la mâchoire contractée, les sourcils froncés, les yeux fatigués, la bouche qui tombe, la raideur du cou. « On vit dans un monde où l’on serre les dents en permanence. La mâchoire et le front sont les zones les plus tendues.» Elle explique aussi la dimension plus profonde : « Le visage est directement relié au système nerveux. Quand je masse, je touche le nerf vague. Je vois des gens repartir apaisés, parfois transformés.» Les effets peuvent durer de 3 à 15 jours, mais elle insiste sur la pédagogie : « Je veux que les gens comprennent pourquoi une ride apparaît. Qu’ils apprennent à se servir de leurs mains. La conscience du visage est déjà un soin. »

Techniques : Kobido, drainage, massage profond… une signature personnalisée
Chaque séance est différente. « Je travaille avec mes mains, je sens ce dont le visage a besoin. Je peux utiliser des outils froids, chauds, du Gua Sha, ou juste mes doigts. » Le Kobido reste son geste signature : «C’est un massage profond, rythmé, précis. Il lifte naturellement, il illumine, il fait circuler. » Elle voit les transformations chaque jour : peau plus lumineuse, ovale redessiné, rides adoucies, regard plus ouvert, tensions relâchées, stress diminué. La régularité est la clé : «Le cycle cellulaire, c’est 28 jours. Pour voir des résultats durables, il faut accompagner la peau tous les mois. »
Une beauté en transition : “On revient au naturel”
Depuis le confinement, elle observe un mouvement de fond : «Les gens veulent comprendre, prévenir, prendre soin d’eux. Ils veulent du naturel, du vrai. » Les injections séduisent encore les plus jeunes, mais quelque chose change : «Il y a un éveil. Une envie de cohérence, de clean beauty, de respect de soi.» Et dans ce paysage, le métier de facialiste trouve enfin sa place.

Une mission plus qu’un métier
Aujourd’hui, Marie se définit comme facialiste et réflexologue… mais aussi accompagnante. «Je veux rassembler le corps, l’esprit et le visage. Aider les gens à se reconnecter à eux. » Elle sourit : « Mon métier, c’est d’aider les autres à rayonner. Pas seulement à l’extérieur, mais à l’intérieur.»
J’ai testé pour vous
Ma séance de Kobido a été tout simplement dingue ! Dès les premiers mouvements, j’ai ressenti une détente incroyable, et pourtant, les gestes étaient rapides et précis. Aujourd’hui, j’ai l’impression d’avoir un visage totalement lifté, plus lumineux et reposé. Une technique à la fois énergisante et relaxante, que je recommande vivement.










